Un peu de courage, s.v.p. ! ~ Jean Garon

Chaque jour qui passe me surprend un peu plus. On a réussi la quadrature du cercle au Québec: le syndicalisme (U.P.A.) qui ne négocie pas pour ses membres mais leur fait payer des cotisations quand même et la coopérative qui fait disparaitre ses membres par l’intégration ou la contractualisation. Quand on pense qu’on est né pour un petit pain, il n’y a pas de limite à ce que l’on peut faire pour se rendre encore plus dépendant.

Au Québec, on innove dans le monde. On paie des cotisations syndicales à un syndicat qui ne négocie rien. Il faut le faire! Il faudrait qu’on ajuste nos lois et qu’on cesse de payer des cotisations syndicales à un syndicat comme l’U.P.A. qui ne veut pas négocier pour ses membres à moins que ce ne soient ses membres qui l’obligent à ne rien négocier. Mais à ce moment-là, pourquoi obliger les membres à payer des cotisations. La vraie réforme à faire serait que la loi cesse de faire payer des cotisations à un syndicat qui ne négocie pas pour ses membres. De plus, nous avons inventé la coopérative qui fait des ouvriers de ses membres. Il faut le faire.

Vous allez dire que j’exagère. Alors, citons la “Terre de Chez Nous” du 21 mars 2012 à le page 5 où le nouveau président général de l’U.P.A., M. Marcel Groleau déclare au sujet de l’intégration: “Je ne suis pas contre la contractualisation, soyons clairs, mais là où j’ai un problème, c’est quand le producteur a un contrat, qu’il est attaché, qu’il n’a plus de pouvoir de négociation…”

Alors pourquoi payer des cotisations syndicales pour négocier si on ne peut pas négocier? C’est là toute la question.

Un peu plus loin, M. Groleau ajoute: “Au Québec, l’intégration en production porcine, ça m’inquiète, a-t-il reconnu. L’intégration n’augmente pas l’efficacité de la filière, elle augmente la dépendance des producteurs. “ Un peu plus loin, le président de l’U.P.A. tire une conclusion: “L’agriculture a un avenir. Mais quelle sera la place des producteurs? La place qu’on va y jouer va dépendre de la place que l’État va vouloir qu’on y joue comme producteurs à part entière ou comme producteurs ouvriers.” Je suis un peu surpris de cette déclaration du président de l’U.P.A. comme si les agriculteurs n’avaient rien à dire. Comme si l’État décidait de tout.

À un moment donné à l’U.P.A, il va falloir que quelqu’un prenne son courage à deux mains.

N’oublions jamais que ce sont l’U.P.A. et la Fédérée qui ont manifesté pour que l’intégration soit convertie par l’assurance stabilisation des revenus des producteurs de porc. À un moment donné à l’U.P.A, il va falloir que quelqu’un prenne son courage à deux mains.

Qu’est-ce qu’on assure? La ferme intégrée ou la ferme familiale indépendante? J’ai toujours pensé que les agriculteurs méritaient mieux que cela. Alors que le gouvernement de René Levesque a voulu donner ce qu’il y avait de mieux pour les agriculteurs, je ne comprends tout simplement pas que les agriculteurs ne veulent pas ce qu’il y a de mieux et qu’ils se donnent des dirigeants sans colonne vertébrale pour les diriger.

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