Le président de l’Union des producteurs agricoles de passage au CORIM

LONGUEUIL, QC, le 26 nov. 2012 /CNW Telbec/ – Le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, a prononcé aujourd’hui une conférence dans le cadre des événements de la « Série Affaires » du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Cette conférence, à laquelle plus de 200 représentants de la communauté d’affaires de Montréal ont assisté, a permis de positionner l’agriculture québécoise comme un secteur clé du développement économique du Québec pour les années à venir.

Le président de l’Union a d’abord précisé le rôle déterminant que jouent les secteurs de l’agriculture et de la transformation alimentaire dans le développement socio-économique du Québec et de ses régions. Générant 193 000 emplois et contribuant à 16,3 milliards de dollars au PIB, ces deux secteurs combinés, qui s’exercent partout sur le territoire, ont des retombées dix fois plus importantes que le potentiel annoncé dans le Plan Nord. Les 30 000 fermes du Québec procurent, quant à elles, de l’emploi à 64 000 personnes, injectent annuellement au-delà de 700 millions de dollars dans notre économie et enregistrent des recettes de près de 7,3 milliards de dollars. C’est dire tout l’effet de levier de cette industrie renouvelable, très bien positionnée pour relever le « défi alimentaire » qui se dessine à l’horizon des années 2050.

En effet, le secteur agricole québécois se distingue avantageusement à l’échelle canadienne, a tenu à expliquer Marcel Groleau. Il est plus efficace, le revenu net agricole étant trois fois plus élevé au Québec qu’ailleurs au Canada, notamment en Ontario. Les producteurs québécois tirent davantage de revenus (58 %) de leur entreprise agricole que leurs homologues des autres provinces (40 % en moyenne). Le soutien accordé à nos entreprises représente ainsi un plus faible pourcentage du revenu net. Notre agriculture est plus jeune et le taux de remplacement y est plus élevé (33 % au Québec contre 25 % au Canada). De plus, 70 % des produits agricoles d’ici sont vendus à des transformateurs du Québec. C’est 27 % au Canada.

Véritable moteur de développement pour le Québec, l’agriculture demeure un secteur confronté à de nombreux risques. C’est une économie « du vivant », d’indiquer Marcel Groleau. Les soubresauts climatiques, les enjeux sanitaires et la volatilité des prix de marché comportent leur lot d’imprévisibilité. Tous ces aléas conjugués à l’importance de l’agriculture pour la sécurité alimentaire des populations expliquent pourquoi, partout dans le monde, les États soutiennent leur agriculture. Ce partage des risques est essentiel et profite à tous les acteurs de la filière, incluant le consommateur.

Le Québec n’échappe pas à cette règle. Cependant, malgré un climat nordique qui nous désavantage au plan agronomique, le soutien direct accordé aux producteurs agricoles québécois est trois fois moins important que ce qu’on observe dans certains pays au climat comparable tels la Norvège ou la Suède, et il est inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE.

La sécurité alimentaire passe par l’autonomie des gouvernements en matière de politique agricole et alimentaire. C’est la raison pour laquelle l’Union des producteurs agricoles plaide en faveur d’un traitement d’exception pour l’agriculture dans les accords internationaux et la primauté du droit à l’alimentation sur toute entente commerciale bilatérale ou multilatérale. Les aliments, puisqu’ils sont essentiels à la vie, ne peuvent être traités comme n’importe quelle marchandise.

M. Groleau a profité de cette tribune pour faire le point sur l’entente de commerce Canada Europe qui, pour les agriculteurs, représente l’espoir d’un accès au marché européen des viandes. Mais cet accès ne saurait se faire au détriment de nos systèmes de gestion de l’offre. D’autant que dans ces secteurs, notamment celui des produits laitiers, nos marchés sont déjà plus ouverts que ceux de nos vis-à-vis.

La première ministre du Québec, Pauline Marois, souhaite mettre en place la première politique de souveraineté alimentaire du Québec. « L’UPA a accueilli cette nouvelle avec enthousiasme, puisque c’est le fer de lance de notre organisation depuis des années », de rappeler Marcel Groleau. La souveraineté alimentaire du Québec passe par des politiques qui favorisent l’achat de produits d’ici, davantage d’investissements en promotion des marques Aliments du Québec, davantage de produits québécois dans les supermarchés et une véritable politique d’achat institutionnel de produits québécois.

M. Groleau a terminé son allocution en parlant de l’entente historique de collaboration que l’Union vient de signer avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une entente qui reconnaît le rôle incontournable des organisations professionnelles, telle l’UPA, dans le maintien d’une agriculture familiale : performante, économiquement viable, socialement solidaire, équitable et durable, et insérée dans le marché. Elle traduit une nouvelle vision partagée par de plus en plus d’organismes internationaux sur le rôle prépondérant des organisations agricoles dans la lutte contre la faim.

Pour les agriculteurs du Québec, cette entente signifie également une reconnaissance de la qualité du travail d’UPA Développement international et la justesse de ses actions dans le domaine de la coopération outre frontière depuis 20 ans.

Source :
Éliane Hamel
Directrice, Service des communications
Union des producteurs agricoles

Votre commentaire