La Vie agricole après Maxime Bernier du Parti conservateur a obtenu les commentaires de Thomas Mulcair sur la gestion de l'offre et sur la main-d'oeuvre étrangère. Voici ses réponses à nos questions.
LVA- Le Parti Libéral, le NPD, le Bloc Québécois et le Parti Conservateur se disent tous en faveur du maintien du système de gestion de l’offre. Même si plusieurs détracteurs du parti
conservateur doutent de la volonté réelle du gouvernement actuel de maintenir le système de gestion de l’offre. La vérité n’est-elle pas plutôt que peu importe le parti au pouvoir, il faudra
s’accommoder de brèches dans la gestion de l’offre afin d’obtenir des conditions gagnantes pour d’autres secteurs d’industrie?
Thomas Mulcair: Au NPD, nous croyons que le système de la gestion de l’offre est essentiel à la vitalité de nos communautés rurales et qu’il constitue un moteur important de l’économie canadienne. Les productions de lait, d’oeufs et de volaille qui y sont soumises contribuent pour près de 30 milliards de dollars au PIB du Canada, en plus de générer plusieurs dizaines de milliers d’emplois, uniquement au Québec. Contrairement au député conservateur de longue date Laurie Hawn qui a présenté le système de la gestion de l’offre comme un « anachronisme qui doit disparaître », au NPD nous sommes plutôt d’avis qu’il est dans l’intérêt du pays de défendre cette politique agricole. Elle permet à près de 7000 familles québécoises d’obtenir un revenu stable pour leur production et aux citoyens d’obtenir un accès aux produits d’ici, de qualité et à prix raisonnable. Dans une lettre adressée au premier ministre Harper en date du 26 juin 2015, Tom Mulcair a demandé au premier ministre de s’engager à défendre le système de gestion de l’offre dans son intégralité, et ce, non seulement dans le cadre des négociations du Partenariat transpacifique (PTP), mais aussi dans toutes les négociations commerciales à venir. Le NPD n’est pas seul dans son combat pour défendre la gestion de l’offre. Le Québec, l’Ontario et l’ensemble des ministres de l’Agriculture provinciaux et territoriaux réunis en conférence annuelle à Charlottetown en juillet dernier ont reconnu l’importance de maintenir l’intégrité du système. En fonction de toutes ces considérations, un gouvernement du NPD étudiera très attentivement tout texte final du PTP afin de déterminer s’il menace le système de la gestion de l’offre et s’il bénéficiera aux Canadiens à long terme.
LVA- Les producteurs en pomiculture se plaignent ces temps-ci du non accès aux travailleurs étrangers. Qu’est-ce qui selon vous justifie des délais de 20 semaines et plus pour obtenir des
travailleurs étrangers légaux au Canada? Quels seraient les conditions mises en place sous votre gouverne pour améliorer l’accès aux travailleurs étrangers?
Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont démontré à plusieurs reprises leur incapacité à gérer de manière compétente le Programme de travailleurs étrangers temporaires. Aujourd’hui, plus personne ne s’y retrouve et il est essentiel que des démarches soient entreprises rapidement pour s’assurer que les employeurs qui souhaitent faire venir au Canada des travailleurs agricoles saisonniers puissent le faire dans des délais raisonnables, tout en respectant l’intégrité du processus. Au NPD, nous avons été clairs : il faut un examen complet du programme des travailleurs étrangers temporaires afin de notamment trouver des solutions qui permettront d’éviter que des situations dans lesquelles se retrouvent les producteurs en pomiculture ne se reproduisent.