Le gouvernement du Québec semble considérer de plus en plus l’agriculture comme un outil de développement économique important. La place accordée à l’agriculture dans la présentation du dernier budget semble confirmer que l’agriculture et l’agroalimentaire sont devenus des points d’intérêt pour le gouvernement. L’agriculture et l’agroalimentaire étaient la plupart du temps perçus comme une activité, certes importante, mais sans intérêt , sans potentiel de croissance. Elle ne semblait pas faire partie des préoccupations des hautes instances de l’État. Depuis quelques mois cela semble avoir changé. Le premier ministre en parle ( notamment dans La Vie agricole), plusieurs ministres en parlent aussi, comme si tout d’un coup l’agriculture faisait partie de l’agenda politique.
Il me semble voir depuis quelques mois un virage dans la perception qu’a le gouvernement de l’agriculture. À voir les différentes déclarations du gouvernement ainsi que le traitement médiatique, on semble de plus en plus prendre la mesure de ce qu’est l’agriculture au Québec, de son importance comme levier économique. Chose assez surprenante, étant donné que l’on été la plupart du temps habitué à l’ombre et à l’indifférence des politiciens et des politiques.
Nos institutions sont sclérosées !
Cet intérêt, s’il est réel, amènera sûrement des changements, qui risquent de faire grincer des dents et sortir bien des gens de leur zone de confort. Les PME (producteurs inclus) au service de l’agriculture sont depuis longtemps des acteurs de croissance au Québec, ils peuvent l’être encore plus, bien plus, mais pour cela ils ont besoin d’un cadre politique et législatif moderne, tourné vers l’avenir. Malheureusement ce cadre politique et législatif date de plus de 30 ans et il fuit de toute part, au point même de menacer nos PME. Nos institutions qui devraient nous encadrer, nous développer, nous protéger, sont sclérosées, ancrées dans le confort de la gestion courante des affaires, et de leur acquis. Si le gouvernement , qui reste fondamentalement notre plus grande institution, décide de reprendre les rênes et a une volonté réelle de faire de l’agriculture un moteur important de l’économie, je suis convaincu que l’ensemble des acteurs répondront présents, même si au début cela risque de déranger un peu certaines organisations.
Faire partie de l’agenda du premier ministre !
Un ministère et un ministre seuls ne peuvent pas réellement soutenir un développement législatif et économique de leur secteur, car ils n’ont pas le contrôle sur le calendrier législatif et budgétaire du gouvernement, au plus ils peuvent avoir une oreille de temps en temps. Mais lorsque vous faites partie de la vision du gouvernement, et que vous avez un mandat du premier ministre et de son exécutif, les choses sont différentes, le calendrier législatif et les considérations budgétaires s’en trouvent plus favorables.
Restera-t-on avec un ministre à temps partagé ?
Faute de ce support, il ne reste au ministère et à son ministre qu’à gérer son ministère sans faire de vagues, un peu ce qu’a fait le MAPAQ depuis plus de 20 ans.
À voir maintenant si cette impression est bien réelle et comment elle va se traduire. Pour l’instant, on a encore le même ministère avec un ministre à temps partagé.