Le Canada voit sa prospérité dans l’innovation et le commerce international

Contre les attaques américaines, et même celles de gros producteurs canadiens qui souhaitent l’abolition de la gestion de l’offre, le Canada ne cèdera pas.  Mais il entend susciter l’innovation en agriculture pour aider le secteur à se tailler une place de choix comme grand exportateur sur le marché international.

C’est ce que répète et répètera le ministre de l’Agriculture et agroalimentaire Canada, Lawrence MacAulay, dans tous les discours qu’il prononcera, comme celui présenté devant les convives du Conseil des relations internationales de Montréal.

Le ministre était de passage dans la métropole vendredi dernier, dans le cadre de la signature avec le ministre Laurent Lessard de l’entente fédérale-provinciale du Partenariat canadien pour l’agriculture 2018-2023, la suite du programme Cultivons l’avenir 2.

Doté d’une enveloppe de trois milliards de dollars pour les cinq prochaines années, ce Partenariat vise clairement à promouvoir l’innovation et la croissance technologique et agroalimentaire dans tous les secteurs agricoles, y compris ceux sous gestion de l’offre.

L’œuf ou la poule ?

Comment va-t-il équilibrer l’équation entre le maintien de la gestion de l’offre et l’encouragement de miser sur les exportations, alors que les producteurs de lait, de volaille et d’œufs comptent pour près de la moitié de la production canadienne, l’avons-nous questionné, en point de presse.

Ce à quoi le ministre a répondu, après quelques secondes d’hésitation, que l’innovation est possible et souhaitable en gestion de l’offre, et que les producteurs devraient s’en prévaloir. Il croit que l’innovation pourrait soutenir la fabrication de produits transformés qui sauraient, comme le fromage, faire leur place sur les marchés étrangers, de l’Asie à l’Europe. « L’opportunité d’exporter vers l’Europe est réellement là », a mentionné le ministre.

Il considère également que les producteurs biologiques canadiens pourraient en faire plus. « La demande pour les aliments biologiques est en forte demande, autant pour la consommation d’ici que pour l’exportation. On doit être certain que nous allons répondre à ces attentes », a précisé le ministre MacAulay. Il considère que les petites fermes biologiques devraient profiter autant de l’aide financière que les grandes pour se positionner dans ces marchés extérieurs en expansion qui se profilent avec la signature des traités avec l’Europe et l’Asie Pacifique.

Il a souligné à cet effet que le Canada se classe parmi les cinq premiers pays au monde en termes d’exportation agricole et agroalimentaire. L’an dernier, ces exportations ont atteint le niveau record de 62 milliards(G$) de dollars. Le Canada est le principal exportateur de canola, de lin, de légumineuses et de sirop d’érable.

Innovation et Exportation, le nouveau crédo fédéral

En matière d’investissement en innovation agricole, le Canada a dépensé 100 M $ en recherches, 1,2 G $ dans le Fonds d’innovation stratégique, ainsi 950 M$ dans divers autres programmes au cours des deux dernières décennies et ce, malgré les coupures faites par le gouvernement Harper dans la recherche scientifique des ministères.

Lawrence MacAulay a également rappelé que le dernier budget fédéral a réservé près de 4 G $ pour soutenir la recherche et le développement généré par une nouvelle génération de chercheurs. Il a toutefois été incapable de dire combien de ces fonds iront directement à l’agriculture et à l’embauche de chercheurs par Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Dotés de sols de qualité, d’eau en abondance, le ministre considère que les agriculteurs possèdent de grands avantages pour miser plus que jamais sur les exportations.

« C'est pourquoi le gouvernement du Canada s'est fixé un objectif ambitieux de 75 milliards de dollars en exportations agroalimentaires d'ici 2025 », a lancé le ministre MacAulay.

 

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