Les formations agronomiques orientent l’agriculture vers la chimie toxique des engrais, pesticides, OGM,… Il n’y a que très peu ou pas de notions de biologie du sol qui sont enseignées dans les programmes réguliers d’agronomie, (sauf quelques aménagements spéciaux). La culture sur sols vivants évite les besoins de pesticides comme un bon système immunitaire. En agriculture, c’est comme si on enseignait uniquement l’espéranto à l’école, dans une province où l’on veut vivre en Français.
Les preuves scientifiques sont établies : Le MIT prévoit 50% d’enfants autistes d’ici 2025 grâce au glyphosate. 80% des insectes, papillons et des oiseaux sont déjà disparus. Les abeilles survivent grâce aux efforts des apiculteurs. 50% d’entre nous connaîtrons un épisode de cancer. 50% du budget provincial en santé ne prévient pas les maladies modernes dont la progression suit la même courbe que l’usage des pesticides. L’eau des rivières contient des pesticides neurotoxiques, cancérigènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens. L’eau potable de Montréal de même et sûrement ailleurs! Les océans s’acidifient, les coraux meurent. Ces néonics systémiques (et leurs suites) sont des milliers de fois plus toxiques que le DDT, interdit. Les polluants se concentrent dans la chaine alimentaire dont nous sommes l’aboutissement comme les baleines. On en retrouve dans l’air et notre sang. Le climat..! Un sol vivant absorbe le CO² par un bon complexe argilo-humique. Une banque fertile.
Il est temps, D’imaginer, de planifier et d’implanter
Des étapes de conversion vers une agriculture régénératrice
° Rassurer les revenus des fermes qui pourraient subir une baisse de rendements financiers suite à l’abandon des pesticides (exemple : Italie. L’état évite 50 Euro /hect en frais de pesticides aux agriculteurs; remplacé par une assurance de 5 Euro /hect pour garantir le même niveau de revenus) Seuls 4% des grandes cultures auraient besoin de protections phytosanitaires. Donc, aussi faire du dépistage. (Utiliser la «Financière agricole»)
° Investir davantage dans une infrastructure de recherche tous azimuts, transferts technologiques et formation de conseillers pour supporter la conversion et le développement du secteur bio
° Baser les formations agricoles sur la biologie du sol et l’agriculture bio, les rotations, cultures intercalaires, mycorhizes, engrais verts, permaculture, cycle du carbone, sélections, lutte biologique… Reléguer les pesticides à une option marginale d’extrême nécessité occasionnelle comme les antibiotiques en élevage.
° Instaurer des discussions sociales jusqu’à l’assemblée nationale sur les responsabilités à ajouter à la «charte des droits et libertés»
° Implanter un réseau de marais filtrants calibrés comme intermédiaires entre toute activité humaine et le réseau hydrique naturel. Une reconfiguration planifiée.
° Taxer les pesticides pour financer le développement bio (ex : Danemark)
° Supporter l’agriculture en fonction du niveau de retrait des pesticides (ex : Suisse, moins de pesticides= plus de soutient et l’inverse)
° Favoriser l’économie circulaire où les déchets industriels sont des matières premières d’autres procédés industriels. (Ex : Danemark) Intensifier le recyclage et la biométhanisation des matières organiques finissant leur cycle en engrais. Le 1/3 de nos déchets est biodégradables. (Ex : Allemagne)
Le tout génère un dynamisme social et économique valorisant pour de grands éventails de talents à tous les niveaux et secteurs de productions. Les cours d’eau sont ainsi assainis. Un cheminement favorable à la biodiversité, dont les oiseaux, les abeilles, pollinisateurs indigènes et toute la chaine alimentaire. Une prévention à la santé à impact positif sur le budget du «ministère de la santé».
Ferons-nous preuve d’assez d’imagination et de créativité pour utiliser nos ressources afin de se nourrir sans s’empoisonner et vivifier l’écosystème.
Yves Castera, b.sc.adm, apiculteur, Produits Bio La Fée