Projet de méga-ferme laitière: des pour et des contre à Sainte-Françoise

Il y a des pour et des contre au sein de la petite communauté de Sainte-Françoise-de-Lotbinière, au Centre-du-Québec, où la Ferme Drapeau projette d’agrandir ses installations pour faire grimper son cheptel à 1600 vaches en lactation et l’équivalent de 2500 unités animales d’ici quinze ans. Ce qui en ferait, rappelons-le, l’une des plus importantes productions laitières au Québec, sinon la plus importante.

Le projet, qui s’échelonnerait en trois phases, serait tout de même «bien reçu» a soutenu le maire Mario Lyonnais, en entrevue à LVATV, en marge de la séance de présentation du projet par le Bureau d’audience publique en Environnement (BAPE) qui s’est tenu le 30 avril dernier. Pour sa part, il s’est dit rassuré par les mesures d’atténuation.

Celui-ci était déjà bien au fait du dossier après avoir assisté aux nombreuses consultations menées par la ferme laitière depuis 2016. Avant d’être présenté devant le BAPE, en raison de l’ampleur du projet, les détails de l’agrandissement avait déjà été soumis au conseil municipal, puis à la MRC de Bécancour, avant de faire l’objet de séances d’information et de journées portes ouvertes au public.

«Il y a des interrogations, et c’est normal. Parce que pour tout ce qui est nouveau, et tout ce qui est gros, il y a des gens qui se posent des questions», a-t-il commenté avant la séance du BAPE, qui tient sa période de consultations jusqu’au 31 mai. La date limite pour demander la tenue d’une audience publique ou d’une médiation, par la poste ou par courriel, au cabinet du ministre responsable de l’Environnement.

Selon ce que rapporte le maire de Sainte-Françoise et préfet de la MRC de Bécancour, la question de l’eau potable est au cœur des préoccupations des gens de la municipalité d’un peu moins de 500 habitants. «Il n’y a pas d’aqueduc. On n’est tous sur des puits artésiens», a-t-il fait savoir, avant d’ajouter que des mesures sont prévues par la ferme.

Pour ce qui est des odeurs, malgré un accroissement considérable du volume de lisier, la question ne semble pas poser problème outre mesure. «Ça fait partie du milieu rural. Oui, il y a une concentration, mais quand c’est bien travaillé… Ils font équipe avec une firme d’agronomes. On fait confiance», a-t-il soutenu, avant d’ajouter que le lisier serait dispersé et transporté durant l’hiver à plusieurs endroits avec qui les propriétaires ont des ententes.

Le projet de méga-ferme ne devrait pas non plus entraîner de pression sur la hausse de la valeur des terres. Puisque la Ferme Drapeau possède déjà tout ce qu’il lui faudra pour nourrir son bétail. «Ils n’ont pas rapport là-dedans, tranche Mario Lyonnais. La demande est là. Tout le monde veut des terres.»

La question des gaz à effet de serre, avec une telle concentration d’animaux, n’a pas paru l’ébranler. Une question qui est souvent revenue dans l’actualité au cours des dernières années dans la MRC de Bécancour qui a récemment adopté la Déclaration d’urgence climatique.

En fait, l’étude d’impact sur l’environnement indique que comme le projet ne contribuerait pas à augmenter la production laitière, il n’y aura pas d’impact à la hausse sur les émissions de gaz à effet de serre au Québec, et ce, malgré le gaz carbonique et le méthane émis par les animaux.

La firme de Consultants Mario Cossette fait d’ailleurs valoir qu’une vache plus productive engendre moins de méthane par kilogramme de lait produit. Elle conclut donc que le projet réduirait  les émissions de méthane de la province.

 

Sébastien Lacroix

Collaboration spéciale

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