De passage dans la Capitale-Nationale le 28 mai dernier, j’ai eu l’occasion de vivre deux événements qui m’ont fait chaud au cœur. D’abord, je veux souligner la rentrée aux affaires de Régis Labeaume après deux mois d’absence. Bien que progressif, je salue le retour de ce combattant qui, année après année, m’épate pour sa vitalité politique, sa vision et ses idées de développement pour une capitale qui n’a rien à voir avec celle où je siégeais comme député.
Mais l’autre événement qui me tient à cœur, c’est le projet du maire Labeaume où, au moment d’écrire cette chronique, seront accessibles au grand public cinq (5) vitrines technologiques en agroalimentaire. En collaboration avec la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval, les 5 vitrines du Grand marché de Québec vont faire connaître au grand public la science et l’innovation en agroalimentaire et en alimentation. En sus de s’approvisionner en produits locaux, l’expérience du grand public sera bonifiée grâce à cette approche de vitrine technologique. Ainsi le public, petit ou grand, pourra s’informer sur la production à base d’un système d'aquaponie permettant de produire des aliments sains même en hiver. Il sera question aussi des tendances actuelles et futures en alimentation, de la consommation responsable, de la mise en valeur des produits d’ici notamment en procurant de l’information utile et pratique, et enfin, de la recherche agroalimentaire menée par les chercheurs de l’Université Laval.
Le MAPAQ favorise, à ma connaissance, depuis quelques années déjà, la réalisation de telles vitrines technologiques en agroalimentaire. Mais l’approche privilégiée par le ministère est très sectorielle et, par conséquent, leur impact auprès des producteurs et du grand public est faible, pour ne pas dire inexistant. Tantôt, c’est la mise en production d’un verger-vitrine dans la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, tantôt c’est un projet-vitrine pour favoriser la biodiversité en culture de pomme de terre au Saguenay-Lac-St-Jean ou l’utilisation d’engrais verts au sud du Lac-Saint-Pierre ou, dans huit régions agricoles, l’implantation du trèfle comme culture intercalaire dans les céréales.
La réalisation du Grand marché est un bel exemple d’inspiration : ‘’Go’’ M.Lamontagne!
La réalisation du Grand marché est un bel exemple d’inspiration pour quiconque se préoccupe de faire-valoir nos produits locaux auprès des consommateurs québécois. Mais c’est également le rapprochement entre les producteurs, les transformateurs et les chercheurs universitaires en agroalimentaire. Bien qu’il soit encore trop tôt pour le citer en modèle, ne croyez-vous pas, monsieur le ministre Lamontagne, que nous pourrions réfléchir au moyen de bâtir à la grandeur de nos 17 régions administratives l’implantation de marchés publics pour faire-valoir les produits de proximité et la consommation responsable?
À mon sens, il n’est pas question de vous proposer de bâtir un programme ministériel. Il y en a déjà assez. Vous comme moi sachons fort bien que c’est le meilleur moyen pour que ça ne fonctionne pas. D’autres voies s’offrent à vous, monsieur le ministre.
Pourquoi ne pas aborder la question du côté d’enveloppes dédiées au développement du faire-valoir régional? Pourrait-on penser qu’avec votre collègue du Développement économique régional votre gouvernement s’engage vers une autre voie? Une autre voie favorisant l’implication de tous les acteurs locaux et régionaux! Le précédent gouvernement libéral a trop, quant à moi, privilégié l’approche du développement uniquement par les élus municipaux! Il est maintenant temps de revenir à une mobilisation plus importante des forces vives des milieux régionaux et ruraux.
Votre gouvernement ne s’est-il pas engagé dans son programme électoral à donner plus de pouvoirs et d’autonomie aux régions, à la faveur d’un transfert de responsabilités et de ressources humaines et financières.
Sans revenir dans mon passé, il est plus que temps, monsieur le ministre, de régionaliser et de décentraliser, un tant soit peu, la prise de décision au plus près des gens. Soyez le premier de vos collègues ministériels à oser le faire pour les territoires régionaux et ruraux.