Entre le Canada et les provinces, un terrain d’entente long et complexe

La Vie agricole initie un nouveau partenariat avec l’ICPA (CAPI) – Institut Canadien des Politiques Agroalimentaires –  et va ainsi au cours de la saison qui s’en vient aborder plusieurs sujets chers à cette organisation qui mérite d’être mieux connue au Québec.

En juillet dernier, l’ICPA a signé sous la plume de Douglas Hedley un rapport Perspective intitulé, «Comprendre notre passé et notre présent : l’élaboration des politiques fédéral-provinciaux-territoriaux et l’agriculture canadienne».

L’ICPA a demandé à Douglas Hedley de rédiger ce rapport afin de tracer l’historique qui a préparé le terrain pour les consultations en cours et pour qu’il présente son point de vue sur les raisons pour lesquelles un accord FPT ( entre gouvernements fédéral, provinciaux, terrotoiraux) renouvelé est plus que jamais nécessaire.

Comme le dit Hedley « L’un des principaux objectifs non écrits du gouvernement fédéral est de veiller à ce que la Confédération fonctionne».

Hedley souligne que la complexité de la conception des politiques agroalimentaires est réelle tant le terrain d’entente entre les deux ordres de gouvernement au Canada en matière de politique agroalimentaire est long et compliqué. Il précise que depuis la Confédération, un ensemble de règles, de lois et d’arrangements constitutionnels ont rendu les efforts difficiles et fastidieux.

Il faut avoir une réponse claire aux changements climatiques

L’ICPA s’est interrogé sur comment le Canada peut aller de l’avant dans la définition et la mise en œuvre de la politique agricole et agroalimentaire canadienne dans le contexte du monde d’aujourd’hui. Il en déduit que l’un des problèmes inévitables et urgents est la réponse du Canada aux changements climatiques.

L’ICPA rappelle que «des discussions sont déjà en cours aux États-Unis pour trouver des moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre en agriculture, ce qui pourrait entraîner une taxe sur le carbone sur les importations si l’exportateur n’a pas de mesures équivalentes en place, bien qu’il semble y avoir une certaine réticence à inclure l’agriculture.»

Pour l’ICPA « Il faut élaborer et mettre en œuvre un programme stratégique spécialement pour l’agriculture et l’alimentation au Canada».

 

L’Institut précise : « Bien que la loi fédérale permette aux provinces de concevoir et de mettre en œuvre les programmes, il faudra probablement des mesures agricoles et alimentaires communes à l’échelle du Canada pour éviter les préoccupations des États-Unis».

 

Financer aussi les centres de recherche à l’étranger

Douglas Hedley souligne aussi que le Canada ne peut pas générer toute la recherche et la science nécessaires à la prospérité de son industrie et incite à ce que le Canada participe au financement de centres de recherches aussi à l’étranger. Il insiste pour que le Canada soit au rendez-vous de l’explosion de la recherche biologique dans le monde. Entre autres choses la technologie CRISPR dont La Vie agricole vous a déjà parlé il y a quelques années et la toute nouvelle technologie ARNm qui pourraient offrir de nouvelles technologies végétales et les moyens de contrôler les maladies animales.

Le gouvernement ne fait pas tout

L’ICPA souhaite aussi que des efforts soient déployés pour accroître la stabilité du commerce intérieur et international.

L’un des éléments critiques au fil du temps a été le changement lent, mais constant des croyances de nombreux pays au sujet du rôle que les gouvernements jouent dans la production agricole et le commerce nous apprend ce rapport. « On croyait depuis longtemps que la production agricole et les marchés devaient être gérés étroitement et activement par le gouvernement. Les subventions déterminaient les niveaux de production, pas les signaux du marché», écrit Hedley.

« Le commerce des céréales, par exemple, se faisait principalement entre les organismes gouvernementaux, y compris l’établissement des prix, les ports de commerce pour les exportateurs et les exportations subventionnées. L’absence de progrès en matière de commerce agricole lors du Tokyo Round des négociations du GATT a conduit à considérer le rôle du gouvernement dans l’agriculture à l’aube du Cycle d’Uruguay au milieu des années 80.»

Une façon de nous dire que les gouvernements ne règlent pas tout.

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