La renaissance d’Agropur

Toute une surprise nous attendait lors du dévoilement des derniers états financiers d’Agropur. Et cette fois-ci c’est une belle, une très belle surprise, pour les sociétaires, surtout après les résultats de l’an passé où l’on apprenait que la coopérative était aux prises avec un endettement important sous forme de parts privilégiées soumises à des taux d’intérêt de plus de 9%. Cette année la coopérative a généré suffisamment d’argent pour se débarrasser de cet endettement, et a généré des surplus. Ce revirement, assez surprenant dans sa rapidité, semble confirmer la solidité financière et organisationnelle de la coopérative, une solidité plus que douteuse l’an passé à pareille date.

Ce redressement a commencé avec l’arrivée du nouveau PDG, Émile Cordeau, en octobre 2019. Le même mois, six vice-présidents et plus de 125 cadres perdaient leur emploi. S’en est suivi une série de réorganisation qui a culminé par la vente de certains actifs, notamment ses activités de transport en vrac, sa division Olympic et sa division de yogourt iOGO.

Ce redressement, couplé à une bonne performance de sa division américaine, a permis à Agropur de racheter ses parts privilégiées aux taux d’intérêt élevés qui pompaient une grande partie de ses surplus. De plus la coopérative a dégagé un surplus lui permettant de verser une ristourne de 30 millions. Au-delà du redressement financier, la coopérative était avec son défaut de rachat des parts privilégiées, aux prises avec des intérêts à payer gobant une bonne partie de ses surplus, privant les sociétaires de ristournes. Cette situation si elle perdurait, aurait été l’équivalent d’une privatisation de la coopérative, d’où l’importance ce redressement.

Il est a espéré que la coopérative a fait un post-mortem à l’interne de ce qui s’est passé, si ce n’avait pas été des actions entreprises dès 2019, la coopérative Agropur n’existerait probablement plus, et l’on parlerait possiblement d’Agropur Inc avec des milliers de producteurs sociétaires avec des parts qui ne valant plus rien : on a déjà vu de telles choses en finances.

Il est aussi à espérer que la coopérative en profite pour améliorer sa transparence et s’ouvre un peu plus aux médias. N’oublions pas que cela fait aussi partie des contre-pouvoirs qui peuvent protéger toute organisation de dérives hasardeuses.

Félicitations encore à Agropur pour cette belle surprise.

 

 

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