Brèves de comptoir : retraite, inflation, mégabassines!

Je viens de traverser la France pour aider les Céréaliers du Québec à comprendre la filière du blé de ce côté-ci de l’Atlantique. Et partout où nous sommes passés, on a trouvé des gens impliqués dans leur travail que ce soit des meuniers, des producteurs ou des restaurateurs. Toutefois la France ( La télé vous le démontre chaque jour) est sens dessus dessous à Paris et dans certains centres-villes en raison d’un dégoût des français de l’arrogance politique. Je me suis installé dans un PMU (café de village où les Français viennent jouer au tiercé, boire le café, les apéros et refaire le monde). Voici quelques brèves de comptoir : les propos sont réels, les noms fictifs.

 

Il y a accoudés au bar, un gars d’environ 45 ans aux cheveux rasta, Marc; la serveuse environ 30 ans, Coralie; la patronne du bar, sa mère, Huguette, un homme âgé entre 75 et 80 ans, Lucien. Les sujets prédominants sont la retraite à 64 ans et la méthode Macron pour la faire passer, l’arrogance de la classe politique, l’euro et les mégabassines des agriculteurs : tout un menu!

Marc :« Dans la vie on n’a pas besoin de tout ça»

Coralie : « Tout ça quoi?»

Marc : « Tout ce qu’on achète. On est fautif aussi. Le gouvernement est trop gros, mais nous aussi on voit trop gros. On se crée des besoins inutiles. On fait tout à l’envers. Faudrait revenir à l’essentiel. Mais la retraite à 64 ans c’est trop tard.»

Coralie : « Moi avec ma maison, les gamins, faut que je fasse 50h au bar pour m’en sortir, alors la retraite tu sais?»

Marc : « Mon père qui a bossé à l’usine 47 ans sais-tu combien il a en retraite? 950 euros !»

Coralie : «Quand je vois ma mère qui ne travaillait pas et que sa famille s’en sortait mieux des fois…»

Marc : « C’était en fait plus simple quand l’homme ramenait l’argent à la maison»

Coralie : « Aujourd’hui faut travailler les deux pour s’en sortir. L’inflation quoi! Tout a commencé à augmenter quand ils ont mis l’euro».

Marc: «Les politiciens, c’est leur faute de toute façon: regarde maintenant on nous oblige à internet»

Coralie : « Et c’est pas tant la retraite à 64 ans mais regarde l’arrogance de Macron»

Lucien, le vieil homme : «Ouais, on  est autoguidé et mal guidé. Y’a trop d’infos.»

Huguette la patronne et maman de Coralie: «Y’a des métiers avec lesquels tu peux faire grève avec un fonds de grève, mais nous on ne peut pas perdre de journées. Si on fait ça faut que ce soit tout le monde et on fait tout péter comme en 68»

Coralie: « La seule solution c’est de mettre tous les ministres au smic pour qu’ils comprennent ce que c’est».

Marc : « Mais tu sais les flics aussi c’est payant pour eux les manifs. Ils touchent 33 euros de l’heure. Par tranche de 10 heures, ça fait de bonnes journées. Regarde hier pour les mégabassines. Pourquoi autant de policiers dans un champ, ils avaient rien à casser pourtant les manifestants.»

Lucien: «C’est bien les mégabassines pour nos cultures. Ils récupèrent l’eau de pluie avec ça.»

Marc: «Non j’ai vérifié sur internet et ils pompent dans les nappes phréatiques, c’est pas bon finalement»

Lucien : «Casser du flic pour certains c’est un métier. Y’a plein de fichés S* dans ces manifs-là.»

Marc :  « Tu sais Lucien c’est facile d’être fiché S. Juste moi avec mes propos parfois je peux être fiché S».

 

*Fiché S

En France, une fiche S est une fiche signalétique du fichier des personnes recherchées. La lettre S est l’abréviation de « sûreté de l’État ». Les fiches S sont émises à 70 % par la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI)1,2.

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