«Olymel : l’erreur porcine!»- Roméo Bouchard crie au scandale et à la magouille

Olymel est à la Une de tous les médias depuis l’annonce de la fermeture de son usine de Vallée-Jonction. Le président de L’UPA, Martin Caron et le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, y sont allés de courtes interventions dans les médias sociaux l’un pour parler de la tristesse de la situation l’autre pour préciser que des nouvelles viendront assurer la pérennité du secteur. Roméo Bouchard cofondateur de l’Union paysanne y est allé d’un long texte vitriolique sur sa page Facebook pour faire le point sur la situation selon sa vision qui soyons clairs est très critique.

«Au-delà des justifications douteuses d’Olymel pour la fermeture d’une troisième usine et de la mise à pied de près de 1000 travailleurs, cette fois à Vallée-Jonction, dans une région dont c’est le gagne-pain principal : inflation, désuétude de l’usine, manque de main-d’œuvre et surtout, chute des marchés extérieurs, notamment du marché chinois, au-delà de la sauvagerie de cette entreprise, soi-disant coopérative de producteurs, en fait d’intégrateurs, qui n’a même pas daigné en informer les travailleurs concernés, ce que cette saga de déboires chez Olymel met en lumière, c’est ce que j’appelle L’ERREUR PORCINE, dont le début se situe à l’époque des premières ententes de libre-échange, au début des années 90. »

Le jour où tout est allé à l’opposé des orientations de Jean Garon

Il rappelle ensuite le grand virage voulu dans les années 90 par les libéraux en soutien aux intégrateurs à l’opposé de l’autosuffisance alimentaire privilégiée par Jean Garon : «Je fus un des premiers à mener ce que nous avons appelé ‘’la guerre des cochons’’. Le nouveau président de l’UPA d’alors, Laurent Pellerin, lui-même producteur de porcs, qui succédait à Jacques Proulx, se fit le promoteur du virage que proposait le gouvernement libéral de l’heure vers ce qu’on appelait alors ‘’la conquête des marchés’’ et le choix de l’exportation plutôt que de l’autosuffisance alimentaire longtemps privilégiée par Jean Garon».

De coopérative à monopole?

Il s’emporte ensuite contre les élevages intensifs et la tendance monopolistique d’Olymel : «Ces élevages intensifs de porcs en confinement introduisaient un modèle agricole qui a rapidement détruit notre modèle d’agriculture diversifiée de proximité : le modèle d’intégration et d’exportation. Les éleveurs de porcs vont devenir rapidement de simples ‘’gardiens de cochons’’ à forfait pour des intégrateurs qui possèdent les porcs, les meuneries pour les alimenter et les abattoirs pour les transformer et les mettre en marché. Ces intégrateurs ont été progressivement achetés par Olymel, désormais le plus gros intégrateur, presqu’un monopole.»

«Un scandale et une magouille incestueuse», estime Roméo Bouchard

«Le paradoxe, ou plutôt le scandale est de taille : une coopérative de producteurs soumet désormais la majorité des éleveurs de porcs à son régime d’intégration forfaitaire dans lequel ceux-ci sont réduits au statut de «serfs », et les congédie aujourd’hui sans même les prévenir.  (…) Et comble de vice, ce sont ces mêmes intégrateurs (Olymel principalement), en tant que propriétaires des bêtes, et non les éleveurs, qui encaissent la majeure partie des 400 millions en moyenne que verse l’ASRA (Assurance stabilisation du revenu agricole, payé aux deux tiers par le gouvernement), pour combler l’écart entre les prix de production (gonflés) et les prix obtenus sur le marché. Une magouille incestueuse.»

 

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