Jean-Pierre Dubois, icône du monde du cheval nous parle d’Idao, de Duvaldestin et du Québec.

Pour en savoir plus sur Idao de Tillard, ce cheval qui vit à la Ferté-Fresnel à quelques kilomètres d’où je suis originaire, dans l’Orne en France, on a contacté une icône du monde du cheval : Jean-Pierre Dubois.

Cet homme fait la fierté des Français mais aussi des Québécois pour ceux qui savent l’attachement de cet entraineur pour la belle province. La Vie agricole a rejoint par téléphone Jean-Pierre Dubois en France, le mentor de tous dans l’élevage et les courses de chevaux. Il a souligné les qualités de l’entraîneur (et copropriétaire) du cheval champion du dernier Prix d’Amérique, Thierry Duvaldestin, qui travailla à ses côtés pendant 8 ans. «Thierry est un entraîneur exceptionnel. Il était le neveu de Michel Bourgault, un restaurateur que j’ai connu à Montréal lorsque j’y habitais et que j’y élevais des chevaux de courses. Il a été en stage et à l’emploi chez moi pendant 8 ans».

Le talent chez les Duvaldestin est de famille puisque c’est Clément Duvaldestin, le fils de l’entraîneur qui était le driver lors de cette course extraordinaire qui a confirmé le statut de star pour Idao de Tillard le 28 janvier dernier. C’est ce que nous confiait dimanche Jean-Pierre Dubois quelques heures avant que ne se joue le Prix de France. Que dirait-il aujourd’hui du double exploit d’Idao de Tillard puisque le trotteur défraye à nouveau la chronique par ses exploits?

Une carrière époustouflante

Jean-Pierre Dubois fait partie des personnalités incontournables du sport hippique et il est une référence que ce soit en France, aux États-Unis ou au Québec. Il sait de quoi il parle lorsqu’il est question d’élevage de chevaux de course lui qui excelle dans l’élevage des trotteurs, notamment par son rôle de pionnier dans les croisements franco-américains.

Jean-Pierre Dubois a commencé à monter à sept ans et a gagné sa première course à treize ans dans la Sarthe en selle sur Faon Kairos. Sacré meilleur apprenti en 1955, il passe professionnel deux ans plus tard et se tourne vers la discipline du trot attelé.

Il s’est fait connaître du grand public au tournant des années 1980, en remportant le Prix d’Amérique en 1979 au sulky de «l’extrême outsider High Echelon»,

Driver accompli aux milliers de victoires, il est tête de liste des entraîneurs par les gains en 1992 et 1993, il pratique dans les années 1990 une politique de croisements franco-américains qui lui vaut une place au sommet des éleveurs français.

Comment a-t-il fait pour faire des chevaux qui deviennent dans ses mains, des chevaux d’exception ? « Je n’ai aucune philosophie particulière sauf celle d’essayer de les élever le plus naturellement possible», dit-il.

Les étalons élevés par Jean-Pierre Dubois sont au haut du podium années après années : Buvetier d’Aunou, Ganymède, Love You, Goetmals Wood, And Arifant, etc., tous issus de savant mélange entre lignées françaises et américaines.

Jean-Pierre Dubois a également été l’éleveur de Varenne né en Italie près de Ferrare, surnommé « Il Capitano», que est le plus riche trotteur de l’histoire qui a remporté dans sa carrière plus de 6 millions d’euros ( 9 millions de dollars ) en gains.

«Si Blue Bonnets était encore là, je serai encore au Québec», dit Dubois

Au fil de la conversation, Jean-Pierre Dubois ne tarit pas d’éloge sur le Québec qui est un lieu exceptionnel pour l’élevage des chevaux de course, nous dit-il : « Le Québec est un pays idéal pour élever des chevaux de course. J’y ai eu une ferme pendant 15 ans près de Lacolle, et j’y serai encore si l’hippodrome Blue Bonnet était encore présent».

« Le Québec est une terre d’exception pour les chevaux de course. Je suis arrivé là avec quelques juments et on a créé des croisements franco-américains incroyables qui ont marqué l’histoire. La fin de Blue Bonnet c’est un gâchis incroyable. Le Québec y a connu des cracks phénoménaux. Si Blue Bonnets était encore là, je serai encore au Québec»

Au Québec il se souvient aussi avoir été été propriétaire avec son ami Marcel Lacaille de Taurus Dream qui fut un cheval exceptionnel et un étalon qui a eu une descendance non négligeable.

M.Dubois élève aujourd’hui 150 poulinières en Normandie.

 

 

 

 

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