La valeur des terres agricoles au Canada a poursuivi sa progression en 2023, selon un rapport de FAC

En 2023, la valeur moyenne des terres agricoles canadiennes a poursuivi sa progression constante grâce à une augmentation de 11,5 %. Il s’agit d’une hausse légèrement inférieure à l’augmentation de 12,8 % enregistrée en 2022, selon le dernier rapport Valeur des terres agricoles de FAC.

« Au cours des dernières années, le prix des terres a connu des hausses marquées dans tout le pays, même si on s’attendait à ce que les conditions du marché ralentissent la croissance de la valeur des terres, affirme Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC. Nous continuons d’observer une offre limitée de terres agricoles disponibles combinée à une forte demande des exploitations agricoles. »

Les hausses provinciales moyennes les plus marquées de la valeur des terres agricoles ont été observées en Saskatchewan, au Québec, au Manitoba et en Ontario et se chiffrent à 15,7 %, 13,3 %, 11,1 % et 10,7 % respectivement. Quatre provinces ont enregistré des augmentations moyennes de moins de 10 %, donc inférieures à la moyenne nationale, soit la Nouvelle-Écosse (7,8 %), l’Île-du-Prince-Édouard (7,4 %), l’Alberta (6,5 %) et le Nouveau-Brunswick (5,6 %).

La Colombie-Britannique a enregistré une diminution moyenne de 3,1 %, mais c’est la province où la valeur des terres agricoles est la plus élevée en moyenne.

Le nombre de transactions rendues publiques à Terre-Neuve-et-Labrador, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et au Yukon était insuffisant pour évaluer pleinement l’évolution de la valeur des terres agricoles dans ces régions.

« Le marché foncier s’est avéré très résilient, ajoute M. Gervais. Dans la prochaine année, il faudra bien tenir compte du prix et du moment avant d’acheter des terres. Certains exploitants attendront de voir quelle valeur les terres atteindront, tandis que d’autres voudront procéder plus rapidement à un achat si des terres adjacentes sont à vendre, ou simplement parce que cet achat cadre avec leur plan d’affaires stratégique. »

On estime que le nombre de transactions liées aux terres agricoles en 2023 a légèrement diminué par rapport à 2022, les exploitants agricoles ayant fait preuve d’une plus grande prudence dans leurs décisions d’investissement. « Ce contexte de prudence face aux transactions liées aux terres agricoles devrait se prolonger jusqu’en 2024 en raison de l’affaiblissement attendu des recettes agricoles et de la hausse prévue des coûts d’emprunt et des prix des intrants », fait remarquer M. Gervais.

M.Gervais reconnaît que les terres agricoles moins abordables constituent un défi pour les jeunes producteurs, les nouveaux agriculteurs et ceux qui aspirent à procéder à une expansion. Certaines exploitations peuvent être exposées à des risques plus importants, car elles doivent composer avec des taux de location et des coûts des intrants plus élevés.

Les recettes monétaires tirées de la production de céréales, d’oléagineux et de légumineuses au Canada ont augmenté de 0,4 % en 2023, et devraient chuter de 13,2 % en 2024. « Pour se préparer à des changements économiques inévitables mais imprévisibles, il est important non seulement d’élaborer un plan de gestion des risques, mais aussi de le mettre à jour au fur et à mesure que l’économie évolue, explique M. Gervais. En restant informés des facteurs externes tels que les prix des produits agricoles et les taux d’intérêt, les producteurs peuvent veiller à ce que leur budget soit suffisamment souple ».

« La bonne nouvelle est que les hausses de la valeur des terres agricoles reflètent des perspectives positives pour la demande de produits agricoles et les aliments de qualité que nous produisons au Canada, affirme M. Gervais. Les producteurs font depuis longtemps des investissements stratégiques dans les terres. Ces investissements à long terme dans la production alimentaire ont favorisé la croissance de l’industrie agricole et agroalimentaire du Canada et ont contribué à lui garantir un brillant avenir. »

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