CRÉATION D’UN NOUVEL ORGANISME POUR LA PROMOTION DU BLÉ PANIFIABLE AU QUÉBEC

L’Institut Jean-Garon est heureux d’annoncer la création de Blé Boulanger du Québec, un organisme à but non lucratif dédié à la production et à la transformation du blé panifiable[1] au Québec, une voie extrêmement porteuse pour la diversification de notre agriculture, l’amélioration de la qualité de nos sols et notre sécurité alimentaire.

 Céréale fondatrice de la Nouvelle-France et principale production du Québec jusqu’au milieu du XIXe siècle, le blé panifiable produit chez nous ne représente plus aujourd’hui qu’une fraction minime de l’alimentation des québécois et québécoises, mais une fraction qui ne demande qu’à grandir.

On estime à quelques 185,000 tonnes le volume de blé panifiable produit annuellement au Québec alors que les besoins sont de l’ordre de 1,2 million de tonnes. Ce déficit est énorme et pèse lourdement sur la balance commerciale agroalimentaire du Québec de même que sur notre sécurité alimentaire d’autant plus qu’il s’agit d’un aliment de base.

 Un regroupement des forces

En discussion depuis un certain temps avec, entre autres, Les Céréaliers du Québec[2], Blé Boulanger du Québec se veut un regroupement des différents maillons de la chaîne de production de cette céréale, des producteurs aux boulangers en passant par les meuneries. Préoccupé par l’énorme besoin de diversification de notre agriculture et notre faible taux d’autosuffisance dans une production aussi essentielle, l’Institut Jean-Garon, a accepté le mandat de coordonner et d’animer la mise en place du nouveau regroupement.

Une fenêtre d’opportunité

Selon MM Michel Saint-Pierre et Guy Debailleul, coprésidents de l’Institut Jean-Garon, il existe présentement une fenêtre d’opportunité exceptionnelle pour diversifier la production céréalière du Québec et le blé est le candidat idéal pour en profiter.  En effet, le duo maïs-soya qui domine le paysage depuis des années donne des signes de faiblesse en raison du recul marqué de la production porcine, son principal débouché, et des enjeux agroenvironnementaux qu’il soulève.

La compaction des terres à céréales du Québec atteint en effet un niveau alarmant faute d’un cycle de rotation suffisamment long et diversifié. Le blé panifiable est tout désigné pour occuper cet espace pour des raisons agronomiques, notamment ses besoins en eau beaucoup moindre que le maïs, sa place dans notre alimentation et l’espace à occuper sur nos marchés[3]. « Contrairement à des idées trop répandues, les sols et le climat du Québec conviennent très bien à la production de blé de qualité à la condition de sortir des sentiers battus et de certains circuits commerciaux bien établis », selon les coprésidents de l’Institut.

Selon eux, il est important de parler du blé produit au  Québec car il existe aujourd’hui une grande confusion sur l’origine de nos produits de boulangerie.  « Si l’essentiel de la farine utilisée en boulangerie et pâtisserie au Québec est bien issu de nos minoteries, peut-on vraiment parler de produits québécois lorsque la matière première est importée si massivement, principalement de l’Ouest canadien? », se demandent les coprésidents.

Les défis sont toutefois nombreux, d’où la nécessité d’un regroupement des forces.  « Il faut plus de recherche, de formation, de sensibilisation et d’encadrement pour accompagner les producteurs dans le passage délicat d’une production bien établie et maîtrisée vers une nouvelle culture, aussi prometteuse soit-elle.  Il faut aussi une volonté claire de l’État et un solide soutien financier de sa part afin de minimiser les risques associés à un tel passage » estiment MM. Saint-Pierre et Debailleul.

Héritier de l’esprit du Rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec, l’Institut Jean-Garon milite depuis sa création en faveur de la diversification de nos modèles agricoles.  Le mandat de coordonner et d’animer la mise en place de Blé Boulanger du Québec est tout-à-fait en lien avec sa mission et son statut d’organisme neutre et indépendant de tout intérêt particulier politique, économique ou syndical.

 

[1] Blé qui se distingue du blé destiné à l’alimentation animale par ses caractéristiques favorables à la panification, notamment son taux de protéines

[2] Les Céréaliers du Québec est une association active depuis 2004 qui réunit plus de 200 producteurs de céréales commerciales ayant à cœur l’avenir de l’agriculture et leur indépendance.

[3] On peut dire la même chose d’autres cultures comme les oléagineux ou le chanvre industriel et il est souhaitable que des efforts semblables se fassent dans ces directions.

 

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