Un jardin sur le toit, oui c’est possible!

La Vie agricole a toujours aimé les exceptions et les réussites hors de l’ordinaire. Notre ADN teinté par la diversité voulue par le rapport Pronovost nous amène aujourd’hui à souligner un modèle unique au Canada qui mériterait d’être démultiplié. Sur le toit du IGA extra Famille Duchemin, depuis 2017, on retrouve le plus grand potager bio sur un toit de supermarché au pays. C’est 2900 m2 de jardin cultivable au cœur du quartier Saint-Laurent à Montréal. Les légumes qui y poussent sont certifiés biologiques Ecocert Canada. L’objectif était de servir les légumes les plus frais possibles aux clients : Pari réussi. En termes de circuit court on ne pouvait pas faire mieux.

La Vie agricole s’est entretenue avec Réal MIgneault, responsable de l’organisme Ferme de rue à Montréal et en charge du toit vert puis avec Richard Duchemin, l’un des propriétaires du IGA Extra.

Ferme de rue est organisme d’économie sociale qui a été créé en 2018-2019 juste avant la pandémie. La première mission est de donner espoir aux gens par l’agriculture. Comme dit M. Migneault «Lorsqu’on cultive on est bien mentalement et physiquement».

Il a débuté il y a plus de 20 ans son projet sur son trottoir rue Saint-Denis, même lorsqu’interdit par la ville. Il mélangeait horticulture et légumes et nombre de passants s’arrêter pour admirer son travail.

Lui qui a quitté l’architecture pour retourner aux études en agriculture au départ de ses enfants a eu le goût de voir plus grand. Il a ensuite développé une première entente avec le sanctuaire St-Judes. C’est en 2023 qu’il débute sa collaboration avec Sobeys et IGA Duchemin.

Un IGA unique!

Richard Duchemin nous a ouvert les portes de son IGA extra qu’il dirige avec ses frères. C’est une histoire de famille commencée par son père il y a 40 ans. En 2017 ils ont commencé le toit vert, ils étaient et sont encore les seuls au Canada. Il faut savoir qu’à l’origine le toit vert est une demande de la ville en raison des habitations autour dans ce quartier Saint-Laurent. Plutôt que de se limiter à un toit végétal, les Duchemin ont vu une opportunité d’affaires en développement un potager sur le toit.

«C’est la garantie d’un vrai circuit court pour les clients. Et à des prix très compétitifs au regard de la liste des prix bio des autres IGA», de spécifier M.Duchemin.

De quoi donner envie peut-être à d’autres épiceries au Québec et au Canada. Un tel toit implique à la construction un budget d’environ 5 % plus élevé mais la rentabilité est là et si en 2017 c’était être précurseur aujourd’hui ce ne serait que d’être dans l’air du temps tellement le circuit-court a gagné en popularité pendant la pandémie.

La culture sur le toit est biologique  et reconnue Écosert.  Le terreau utilisé a été développé en partie par le cegep de Victoriaville. Les défis y sont grands avec une épaisseur de terre de moins de 8 pouces. On y cultive allègrement tomates, betteraves, carottes ail et fleur d’ail etc. Plus de 25 variétés s’y côtoient. L’avantage du toit est que la chaleur y arrive plus vite en saison qu’au sol. On peut donc cultiver plus tôt et plus tard dans la saison. Il faut par contre savoir gérer les coups de chaleur en période de canicule. Dans une année d’utilisation où le toit est en pleine capacité il s’y cultive 9700 kg par an.

 

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