Le bœuf en 2025 : Attachez vos portefeuilles!

Désolé pour les amateurs de bœuf, mais les prix risquent de rester élevés jusqu’à la fin de 2025, voire plus longtemps. Les sécheresses en Amérique du Nord ont forcé de nombreux éleveurs à réduire leurs troupeaux, ce qui a entraîné une baisse de l’offre. La hausse des coûts de production, des taux d’intérêt élevés et la réduction des troupeaux ont collectivement fait grimper les prix. Cette situation est favorable pour les producteurs, mais beaucoup moins pour les consommateurs.

Le bœuf est devenu l’un des principaux moteurs de l’inflation alimentaire. Selon Statistique Canada, le prix du bœuf à mijoter a augmenté de 19 % en un an, tandis que les côtes de bœuf ont bondi de 26 %. Même le bœuf haché, souvent perçu comme l’option la plus abordable, a connu une hausse de 15 % cette année. Ces augmentations s’ajoutent à plusieurs hausses de prix au cours des dernières années. Si la tendance se maintient, les prix à la ferme pourraient continuer à grimper jusqu’à la mi-2025, mettant une pression prolongée sur les prix de détail.

À moins d’avoir des contacts directs avec un éleveur ou de trouver des offres exceptionnelles, les consommateurs devront s’attendre à payer beaucoup plus cher pour leur bœuf. Aux États-Unis, la situation est similaire. Le prix de la livre de bœuf haché a atteint 5,67 $ US, un record.

Bien que les ventes de viande aient chuté de 3 % au dernier trimestre au Canada, selon NIQ, les consommateurs continuent d’acheter du bœuf, mais le volume a nettement diminué.

Nous avons déjà vécu cela en 2015, lorsque les prix du bœuf au détail ont augmenté de près de 30 % en quelques semaines. Les consommateurs ont alors réduit leur consommation, et les ventes ne se sont jamais complètement redressées. Aujourd’hui, la situation pourrait être pire, avec un cheptel bovin canadien au plus bas depuis 1987. En 1987, il y avait 15 millions de Canadiens en moins. Aux États-Unis, la baisse est encore plus marquée, atteignant un niveau jamais vu depuis 1951.

Même si certains éleveurs pourraient essayer de reconstruire leurs troupeaux pour profiter des prix élevés, cela prendra du temps. Les incertitudes économiques et politiques freinent toute expansion rapide.

Les prix du bœuf devraient donc rester élevés jusqu’en 2026. L’industrie devra relever le défi de maintenir l’intérêt des consommateurs face à cette situation. Si les prix poussent les consommateurs à changer leurs habitudes, cela pourrait avoir des conséquences durables pour le secteur du bœuf, un pilier de l’économie agricole nord-américaine.

Pour le bœuf québécois sous la marque Bœuf Québec, par contre, tout cela est peut-être une bonne nouvelle. Les circuits courts de distribution qui appuient les produits locaux sont moins impactés par les mouvements macroéconomiques, comme ceux qui affectent le marché mondial du bœuf actuellement. Le prix du bœuf québécois risque de peu changer.

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