Laval dévoile la nouvelle version de son PDZA: tout un symbole!

Guy Debailleul

Tout un symbole que ce lancement du nouveau plan de développement de la zone agricole de Laval au milieu des vignobles de Laval! C’est le 8 novembre, au château Taillefer- Lafon, que la mairie de Laval a dévoilé ce nouveau PDZA pour la période 2024 2030. Il faut rappeler que la ville de Laval abrite un des plus grands territoires agricoles protégés pour une municipalité urbaine soit près de 7200 hectares dont actuellement 3200 sont cultivés.

Sur ce territoire, 110 exploitations agricoles sont à l’œuvre, un nombre qui n’a pratiquement pas varié depuis 11 ans. La présence de nombreux jeunes de la relève lors du dévoilement du PDZA témoigne du dynamisme et de la confiance en l’avenir de ces agriculteurs. Ce plan de développement de la zone agricole se propose 14 objectifs ambitieux déclinés en 7 chantiers. On retiendra qu’un des premiers chantiers concerne l’accès même à la terre et la possibilité d’installer de nouveaux agriculteurs en tenant compte du fait que à Laval comme dans pas mal de régions du Québec le prix de la terre est relativement élevé.

Ces chantiers concernent aussi le développement de l’agriculture de proximité en profitant que l’importance population voisine peut avoir un accès direct aux exploitations agricoles et à leurs produits, la plupart des points de vente étant accessibles aux transports en commun. On vise aussi à améliorer la mise en valeur des boisés. Évidemment comme pour toute agriculture située en milieu urbain il s’agit aussi de favoriser une meilleure cohabitation entre activités agricoles et activités urbaines. Un autre volet important concerne la gestion durable des cours d’eau qui sont nombreux  sur le territoire agricole lavallois.

On peut regretter un manque :  Le fait qu’il ne  soit absolument pas fait allusion à l’importance que l’on attribue au développement de l’agriculture biologique à Laval.  L’expression n’est même pas utilisée. Il y a pourtant une demi-douzaine d’exploitations agricoles qui sont inscrites au registre des exploitations en production biologique sur le site de CARTV. L’expression « agriculture biologique » ne figurait d’ailleurs pas davantage dans la précédente version du PDZA de Laval.

Il reste que, comme le soulignait notre ouvrage récent « Notre agriculture à la dérive », les PDZA sont non seulement un instrument de connaissance fine de l’agriculture locale, mais aussi un instrument de planification qui mobilise les élus locaux. Et cela semble encore plus vrai lorsqu’il est question d’agriculture urbaine.

Aussi lorsque l’on met en parallèle le contenu,  les ambitions et les projets de cette nouvelle version du PDZA de Laval,  avec cette étude qui avait été produite par un chercheur de l’institut économique de Montréal il y a quelques semaines et qui consistait à calculer le nombre de logements qui pourraient être construits sur la zone agricole de Laval, ce qui selon l’auteur pourrait permettre de résoudre la question du logement, une telle référence ne  peut que faire sourire et hausser  les épaules du Commissaire agroalimentaire de Laval Michel Pitre qui a piloté cette nouvelle version du PDZA.

Guy Debailleul, co-président de l’Institut Jean Garon

Sur la photo : Autour d’Alice Abou-Khalil, députée de Fabre, Stéphane Boyer, maire de la Ville de Laval, Gilles Lacroix, président de l’UPA-Laval, Michel Pitre, commissaire agroalimentaire , des producteurs agricoles, dont des membres de la relève.

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