Conflits d’intérêts au Jockey Club Québec : Qu’en pensent les propriétaires de chevaux?

Alors que le désaccord entre l’ATAQ ( Association de trot et amble du Québec) et le CJQ (Club Jockey du Québec) a été mis en lumière ces dernières semaines, La Vie agricole pour comprendre ce que pensent vraiment les hommes de chevaux en a contacté plusieurs. Qu’ils soient propriétaires, éleveurs et/ou entraîneurs leur parole a de l’importance.

Dans une liste dont le journal a obtenu copie, il est spécifié que la présidente du Club Jockey du Québec Me Sophie Mongeon cumule également la fonction rémunérée de directrice générale et que le vice-président Guy Corbeil est aussi propriétaire de salons de paris et de chevaux. Le trésorier Alexandre Morin y est présenté aussi comme propriétaire de salons de paris. Ce qui porterait à trois personnes sur six celles qui auraient un cumul de fonctions.

La note reçue précise aussi qu’il n’est pas strictement interdit pour un administrateur du CJQ d’être propriétaire sous-licence d’un salon de paris, mais explique que cela pose un risque important de conflit d’intérêts et que pour préserver l’intégrité du CJQ il serait préférable qu’il y ait séparation des postes. Qu’en pensent les hommes de chevaux sur le terrain ?

Daniel Suprenant, éleveur, entraîneur, et propriétaire d’une ferme ne souhaite pas s’exprimer sur l’éventuel conflit d’intérêts ne se disant pas au courant des derniers développements. Pour ce qui est de prévoir plus de courses au Québec, il n’y est pas nécessairement favorable si les bourses ne sont pas plus élevées : « Vu le prix de la moulée, du transport, des vétérinaires pour des bourses à 3000 $ c’est ridicule. Je suis à 200 kilomètres de l’hippodrome et ça coûte à chaque fois», dit-il.

Sur l’industrie des courses de chevaux il semble avoir un regard nostalgique d’une belle époque : « J’étais là à l’époque de Blue Bonnet, mais le gouvernement nous a balayé d’un revers de la main», dit-il « pour rester poli», ajoute-t-il. « Et maintenant à Trois-Rivières, oui, on court, mais c’est de la course régionale plus, on n’est pas comme en Ontario».

« Au regard de ce qu’il se passe cette semaine dans le monde, ce n’est pas nécessairement le bon timing pour demander de l’aide au gouvernement», ajoute-t-il.

On se souviendra quand même que le gouvernement Legault a accepté de mettre de 5 à 7 millions sur la table sous forme de subvention pour éponger les dépenses excédentaires du club californien de hockey les Kings de Los Angeles, qui avait engrangé des bénéfices de 108 millions US en 2023 selon le magazine spécialisé Forbes!

«Moins d’argent aux salons de paris», la solution pour Jean Fontaine

Jean Fontaine propriétaire de chevaux souhaite quant à lui plus de courses et selon lui la solution est simple, il suffit de donner moins en pourcentage aux salons de paris pour aider des milliers de personnes dans le monde du cheval : « On est rendu pas mal sur le respirateur artificiel. Il faut faire comme aux États-Unis où tout était mort et que le gouvernement a repris ce qu’il avait donné aux machines à sous». Pour lui, un monde des courses en santé ça fait vivre les régions, les garages, les motels. Il regrette lui aussi une belle époque avant que Jean Charest mette l’industrie à terre en donnant le contrôle au sénateur Massicotte à l’en croire.

Concernant les conflits d’intérêts, il nous dit : « Oui c’est une vraie problématique. Guy Corbeil contrôle tout. Il me fait penser au blond de l’autre côté de la frontière».

Il nous expliquera aussi qu’il faut se demander à qui appartiennent en fait la majorité des salons de paris, la «mafia», glisse-t-il du bout des lèvres, pour comprendre pourquoi les gouvernements n’osent pas bouger dans le dossier.

 

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