
Le 20 février dernier, l’organisme sans but lucratif, Vigilance OGM, a dévoilé ce qu’il appelle «le second volet de sa cartographie interactive sur les pratiques de lobbying de l’industrie des pesticides et des OGM », devant le parlement du Québec. L’organisme était accompagné de Louis Robert, l’agronome lanceur d’alerte qui avait dénoncé l’influence des lobbys de l’agrochimie sur le modèle agricole ainsi que d’Alejandra Zaga Mendez, porte-parole en agriculture de Québec Solidaire. Ils sont «vent debout» contre les compagnies qui vendent des pesticides. Pour Pierre Petelle, président de Croplife Canada qui représente les compagnies de pesticides : «Des groupes qui s’opposent aux innovations agricoles uniquement pour des raisons idéologiques ne devraient pas dicter les politiques agricoles au Canada.»
Le ministre Lamontagne en échec selon Vigilance OGM
Pour Thibault Rehn, coordonnateur de Vigilance OGM, le gouvernement est inactif pour contrer ces compagnies : « Le gouvernement du Québec ne semble pas être en mesure de régler les problématiques liées à l’influence des lobbys de l’agrochimie sur notre agriculture », s’indigne-t-il. Il évoque les ventes de pesticides qui seraient à des niveaux supérieurs à ceux de 2021 et 2022.
Vigilance OGM vise dans sa démarche auprès du gouvernement à décrédibiliser les compagnies qui vendent les pesticides qu’il considère comme responsables d’une « surutilisation des pesticides au Québec».
Vigilance OGM fait état dans son communiqué de l’échec du ministre Lamontagne qui en juin 2022 avait déposé un projet de loi afin de remédier à cette problématique. «Il n’a malheureusement jamais abouti», écrivent-ils.
« Les CropLife et les Sollio de ce monde ne peuvent plus dicter notre politique agricole. », écrit Thibault Rhen.
«La science comme ciment des nouvelles politiques», suggère Pierre Petelle
Pour Pierre Petelle, président de Croplife Canada, le respect des normes éthiques reste élevé pour l’ensemble des compagnies et la science doit être le ciment de toute nouvelle politique : «CropLife Canada et son personnel sont déterminés à respecter les normes éthiques les plus élevées et à présenter des renseignements et des propositions de politiques qui reposent sur des données scientifiques solides. Nous tirons une grande fierté du travail que nous accomplissons au nom de nos membres et du rôle que nous jouons collectivement en aidant à nourrir les Canadiens et le monde entier tout en faisant progresser le développement durable et en soutenant la croissance économique. Nous respectons toutes les règles et exigences relatives à nos engagements avec tous les niveaux de gouvernement.», a-t-il confié à La Vie agricole.
Sur Vigilance OGM, il souligne que pour lui, l’organisme fonctionne sur des bases idéologiques et que la productivité du Canada est d’autant plus d’actualité au regard des décisions actuelles au sud de la frontière : «Des groupes qui s’opposent aux innovations agricoles uniquement pour des raisons idéologiques ne devraient pas dicter les politiques agricoles au Canada. Le Canada doit faire face à une menace existentielle en raison des droits de douane potentiels des États-Unis, qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur l’économie canadienne. Maintenant, plus que jamais, nous devons nous concentrer sur les solutions et sur la stimulation de la productivité. CropLife Canada est fière de travailler avec d’autres partenaires du secteur agricole tout au long de la chaîne de valeur, qui partagent un engagement commun à favoriser la production durable et la croissance économique tout en nourrissant la population canadienne et le monde entier.»