Reconnaissance des malades liés aux pesticides: Le bureau d’avocats Desroches Mongeon Avocats savoure la victoire avec Serge Boily

Me Sophie Mongeon du bureau d’avocats Desroches Mongeon Avocats a contacté La Vie agricole pour faire part de sa « belle victoire pour faire reconnaître la maladie de Parkinson comme lésion professionnelle suite à une exposition aux pesticides dans le cadre du travail».

Effectivement le 31 mai dernier Victimes des pesticides du Québec (VPQ) se disait aussi très fier d’annoncer la reconnaissance finale de la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour Serge Boily, président de Victimes des pesticides du Québec.  À l’occasion de la tenue pour la première fois au Canada de l’événement Parkinson’s IQ + You, un événement créé par la Fondation Michael J. Fox pour la recherche sur la maladie de Parkinson,  VPQ considère que c’est un message d’espoir envoyé à tous les malades.

Me Mongeon au cœur du cas Serge Boily

Grâce au soutien de Victimes des pesticides du Québec et l’implication de Me Sophie Mongeon, avocate spécialisée, Serge Boily s’est vu attribué un pourcentage 375% d’atteinte permanente associée d’un montant forfaitaire et d’un remplacement du revenu de travail jusqu’à ses 68 ans.

Un parcours du combattant malgré la loi

Alors même que la maladie de Parkinson associée aux pesticides a été ajoutée à la liste des maladies présumées professionnelles par le gouvernement du Québec en 2021, le dossier de Serge Boily est représentatif des barrières rencontrées par les victimes considère les intervenants dans le dossier. «Au final cela aura pris plus de 5 ans pour compléter le processus pour le dossier ouvert en novembre 2019.»

Voici une liste non exhaustive des difficultés rencontrées:

  • Déni du lien entre la maladie et l’exposition professionnelle aux pesticides de la part du neurologue
  • Refus initial de la demande d’indemnisation de la CNESST
  • Changement à 4 reprises de l’agent responsable du dossier de la CNESST
  • Demande de contre-expertise de la part de professionnel non qualifié quant aux risques posés par les pesticides
  • Délais de plus de 60 mois.

Serge Boily quant à lui témoigne « Après des années de lutte, c’est une étape importante pour moi, mais ce n’est pas une fin. C’est le début d’un message plus grand que moi. (…) On ne peut plus fermer les yeux. Et que dire des indemnités? Figées dans le temps depuis plus de 40 ans, elles ne reflètent plus du tout la réalité des coûts de traitement d’aujourd’hui. On doit souvent payer de notre poche pour recevoir les soins essentiels. C’est une autre injustice qu’on impose à ceux qui ont déjà tout donné pour leur travail.»

«Combien de temps on va mettre pour arrêter d’ignorer les victimes? A notre connaissance c’est seulement le premier cas de maladie de Parkinson à être pleinement indemnisé par la CNESST. Alors même que les preuves scientifiques sont innombrables, les critères sont absurdes, le traitement des dossiers inhumain et les victimes se retrouvent souvent démunies.», déclarer de son côté Pascal Priori co-fondateur de VPQ.

Thomas Bastien, Directeur général de l’Association pour la santé publique du Québec et agronome de formation complète : « Il faut investir en santé publique pour prévenir toutes les maladies en lien avec les pesticides. Ce sont des maladies en hausse, les pesticides sont un facteur de risque très bien démontré dans la littérature scientifique et pourtant très peu est fait en amont. »

 

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