Les niaiseries de GND selon Roméo

Gabriel Nadeau-Dubois, «L’enfant prodige» de la politique québécoise, a déclaré ces derniers temps au journal La Terre de chez nous, dont les proximités avec L’UPA ne sont plus à démontrer: « Un gouvernement de Québec solidaire [QS] n’abolirait pas le monopole syndical de l’Union des producteurs agricoles [UPA] » précisant que «Le monopole syndical de l'UPA n'est pas un problème en soi». Pour Roméo Bouchard qui a sorti dans la foulée une réflexion sur sa page Facebook, le jeune sonne vieux et il est à côté de la plaque !

Un non-sens démocratique

«Faut vraiment ne pas savoir de quoi on parle pour affirmer une niaiserie semblable. Refuser aux agriculteurs la liberté de choisir leur syndicat et accorder le monopole de représentation à un syndicat pour l'ensemble d'un secteur de cette importance, c'est un non-sens démocratique et on le voit, dans les faits, par le pouvoir qu'exerce l'UPA sur tout le secteur, y compris sur le ministre de l'Agriculture et son gouvernement», a écrit Roméo Bouchard.

Et il ajoute : «Quiconque s'est frotté aux questions agricoles sait qu'aucune diversification de notre agriculture et aucune réforme importante de nos politiques agricoles ne sera possible tant que l'UPA contrôlera tout, particulièrement la mise en marché, et donc la production, de 80% de la production agricole. Le monopole est la clé de la forteresse.»

Un ramassis de belles phrases-clichés!

Roméo Bouchard estime que le programme de GND est «un ramassis de belles phrases-clichés, pour la plupart copiées-collées de l'UPA ou du gouvernement, qui ne constituent en rien un projet cohérent de politique agricole».

Le Rapport Pronovost, l’ossature manquante !

Roméo Bouchard s’insurge enfin qu’aucun mot ne fasse référence au Rapport Pronovost qui aurait pu fournir une ossature solide à Québec Solidaire pour son programme : «La mise au rancart du Rapport Pronovost montre bien que même cette liste d'épicerie qu'est ce programme ne sera pas applicable si on ne s'attaque pas au monopole», écrit-il.

Vendre son âme pour espérer quelques votes en région ?

On sent l’exaspération totale de M. Bouchard lorsqu’il écrit finalement: « Le plus comique, c'est que ça fait un mois que je demande à QS de me dire la position de leur programme sur le monopole syndical et qu'on me renvoie d'un responsable à l'autre, parce que, soi-disant, le programme n'est pas encore adopté par le Congrès, et voilà que GND déballe tout à la Terre de chez nous, dans la plus pure tradition électoraliste: QS et GND ont vite compris qu'il leur sera difficile de faire des gains en région s'ils se mettent l'UPA à dos. Merde. Des amateurs, vraiment, et de vieux politiciens», conclut-il !

GND plus révolutionnaire du temps des carrés rouges !

Le jeune Gabriel a séduit une partie du Québec du temps des carrés rouges. Faut-il lui rappeler que Jean Garon qui admira son engagement disait dans La Vie agricole en octobre 2013 dans une chronique qu’il intitulait: “Vive le syndicalisme libre“, « Le statut d’agriculteur est une chose et devenir syndiqué en est une autre (…) Il appartient à ces producteurs agricoles de choisir s’ils veulent faire partie d’un syndicat et lequel». Et Garon de renchérir le 22 mai 2013 au Journal de Montréal lorsqu’il confiait à propos du monopole syndical : «Gendron ne comprend pas l’agriculture. Il a une vision de colonisation. Il ne sera jamais le gars qui va mettre fin à ça. Heureusement, le monde commence à bouger!». Garon n’est plus là pour nous dire ce qu’il pense d’une telle sortie mais connaissant la franchise de l’homme on peut clairement imaginer !

Françoise David souhaitait la même liberté pour les agriculteurs que pour les autres citoyens !

Gabriel Nadeau-Dubois en quelques mois est devenu la figure médiatique de Québec Solidaire. Faut-il lui rappeler que Françoise David qui le précéda confiait à La Vie agricole en avril 2015 : «Nous étions en accord avec le rapport Pronovost en 2008. C’est écrit dans notre programme, on est en faveur de la fin du monopole syndical. Dans le monde syndical, il n’y a pas de monopole. Pourquoi les agriculteurs devraient être les seuls qui n’ont pas le choix ? Et si l’UPA est forte, elle ne doit pas avoir peur de la concurrence ! »

 

Crédit-photo : Quebec Hebdo

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