Leclerc: un distributeur en guerre contre les transformateurs !

Édouard Leclerc des supermarchés Leclerc était en studio hier matin avec Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de BFMTV et il s’est présenté comme un défenseur des producteurs et des  consommateurs contrairement aux transformateurs qu’il soupçonne de vouloir utiliser la faiblesse et détresse actuelle des agriculteurs. 

Edouard Leclerc a créé des centrales d’achats un peu partout dans le monde à Shanghaï, à Hong-kong et la dernière en date à Bruxelles. Il veut ainsi contrer la force des industriels de la transformation comme Nestlé, dit-il, une multinationale qui a découpé l’Europe en section et en tarifs différents. Leclerc, le distributeur, serait donc en guerre contre les industriels transformateurs!  Pour Édouard Leclerc, le défenseur du consommateur et producteur, c’est le distributeur.

Edouard Leclerc a expliqué sa discorde avec Nestlé, qui, dit-il a commencé dans le cadre des États généraux de l’Alimentation qui se tiennent actuellement en France : « Il y a vraiment des gens qui veulent participer dont les magasins Leclerc, pour améliorer la qualité des productions, la qualité et la diversité de notre politique agricole. Il y a un travail à faire ensemble. Il faut arrêter de se regarder en chiens de faïence.  Mais la question du revenu des agriculteurs est pendante. Et il y a un groupe d’industriels qui veut profiter de la détresse d’un certain nombre d’agriculteurs pour que les consommateurs français payent plus cher chez Leclerc, Intermarché et demain chez Amazon et qui prétend qu’en obligeant Leclerc  à vendre plus de cher de 10 à 15 % on pourra le taxer mieux le redistribuer aux agriculteurs. C’est du pipeau.»

Leclerc veut revoir le droit européen

Leclerc ne croit pas qu’en augmentant les prix on règle le problème. Il dit avoir rencontré la présidente du syndicat majoritaire (FNSEA), Christiane Lambert, et souhaite avec elle demander à la Commission européenne de défendre le droit aux agriculteurs, aux distributeurs et aux industriels de créer des interprofessions avec même des prix de défense de l’agriculture. «Aujourd’hui on n’a pas le droit de faire ça. Il faut revoir le droit européen de la concurrence», dit-il.

« Pour combattre la volatilité du prix du lait ou du porc, je pense que la solution qui consiste à signer des contrats non pas à 1 an, mais à 3 ans ou 4 ans, avec des prix qui varient dans un tunnel, mais qui donnent de la visibilité aux agriculteurs, ça c’est important.»

Édouard Leclerc prêt à investir dans des fonds d’entraide aux agriculteurs

Édouard Leclerc pense aussi que les agriculteurs devront muter vers un autre type d’agriculture, dont le bio, et que les distributeurs comme les transformateurs devront participer à cette mutation avec des fonds d’entraide et de solidarité. Edouard Leclerc déclare au cours de cette entrevue manger bio lui-même. Il explique que «Ce label ne doit pas devenir un prétexte pour marger plus, mais. Il faut aussi  que les producteurs de bio acceptent que le bio ne soit pas inabordable et réservé à quelques “Happy Few“».

Edouard Leclerc se dit même prêt à réduire ses marges pour aider les agriculteurs. Par ailleurs questionné sur la souveraineté alimentaire de la France, s’il rappelle que Leclerc est une coopérative de commerçants, il craint toutefois qu’Amazon ou un fonds souverain puisse racheter de grandes enseignes privées de l’alimentation en France, «comme Carrefour», dit-il. 

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