C’est à la suite d’un déjeuner dans sa cuisine, dans le cadre duquel Roméo Bouchard recevait l’équipe de La Vie agricole le 10 octobre dernier, qu’il a exprimé ses attentes sur le film de Marc Séguin: la Ferme et son État, qu’il verra sous peu. Il a également invité à la refonte de l’Union paysanne pour soutenir le nouveau mouvement de l’agriculture écologique et alternative.
Au regard de ce qu’il a lu sur le film de Marc Séguin, il regrette que le documentaire ne pose pas le problème politique. « Ce blocage-là de l’agriculture conventionnelle c’est un problème politique. (…) Tout ça risque de rester marginal. », nous a-t-il confié.
Quelles actions concrètes faut-il mener ?
« Je pense que tous ces gens-là qui font l’agriculture en campagne et en ville doivent avoir le souci de se donner une représentation auprès des instances politiques. (…) Actuellement tout le terrain est occupé par les “Monsanto“ de ce monde comme disait Paradis», dit-il.
L’Union paysanne peut-elle encore représenter cette mouvance ?
« L’Union paysanne a un capital d’estime et de crédibilité publique qui est important, le nom en tout cas, mais je pense que c’est assez clair que l’Union paysanne a besoin d’être refondée sur les bases des nouveaux visages de l’agriculture alternative et écologique et repensée. (…) Le concept de base reste, quant à moi, fondamentalement juste. La critique qui a été faite des politiques agricoles actuelles, qui a été faite de l’UPA, demeure tout à fait valable, mais l’application de ça dans un mouvement, dans des structures de défenses des intérêts des producteurs a à être réorganisé dans une sorte de refondation. Et si ce n'est pas l’Union paysanne, faut que ce soit autre chose, mais tant que ce courant-là de nouvelle agriculture, d’innovation qui vient beaucoup du privé parce que les gens qui ont le pouvoir ne le font pas, tant que cette nouvelle agriculture-là n’aura pas de voie politique, elle va végéter et rester marginale!»