L’agriculture nordique doit s’adapter

L’innovation est un aspect essentiel de l’agriculture dans le Nord de l’Ontario. En raison de la distance, ainsi que du climat et des infrastructures qui diffèrent de ceux qu’on trouve dans les parties méridionales de la province, la réussite de l’agriculture nordique passe par l’adaptation.

Pour soutenir cette quête d’innovation, le Agricultural Adaptation Council (AAC), par l’intermédiaire de l’initiative fédérale-provinciale-territoriale Cultivons l’avenir 2 (CA2), finance divers projets menés par le Rural Agri Innovation Network (RAIN).

« Le Nord de l’Ontario est un endroit exceptionnel, mais nous devons faire beaucoup plus avec des ressources très limitées », explique David Thompson, coordonnateur des projets de recherche au RAIN. « Le soutien inestimable apporté par CA2 nous aide à produire des résultats de recherche portant précisément sur cette région, c’est-à-dire le Nord de l’Ontario, mais aussi les environs du lac Supérieur, où le climat est unique. »

Le RAIN, dont les locaux se trouvent sur le campus de l’Université Algoma à Sault Ste. Marie, est un projet du Sault Ste. Marie Innovation Centre et du NORDIK Institute. Il a pour mission d’établir un secteur agricole encore plus résilient dans le Nord de l’Ontario.

La collaboration avec le AAC se traduit par des projets qui sont axés sur la gestion des fourrages et sur la diversification de la gamme de cultures et qui visent à promouvoir des pratiques exemplaires et à évaluer de nouvelles méthodes provenant d’ailleurs dans le monde pour déterminer si elles sont applicables au Nord de l’Ontario.

« Depuis des années, l’Université Algoma a la réputation de produire de nombreux produits exceptionnels comme du sirop d’érable. Nous élevons aussi des bovins depuis longtemps, et nos éleveurs veulent être à l’avant-garde », indique M. Thompson.

Un projet faisant appel à la technique de sous-solage fondée sur le concept de la ligne clé (keyline) comme méthode de gestion de l’eau est en cours afin d’améliorer la production fourragère. Dans le cadre de ce projet, un véhicule aérien sans pilote analyse la topographie d’un champ, et on applique ensuite un schéma de sous-solage qui suit les formes du terrain pour assurer un écoulement plus uniforme de l’eau et une meilleure croissance des pâturages.

Le RAIN mène aussi des essais à la ferme en partenariat avec des agriculteurs pour tester de nouvelles cultures dans la région et promouvoir des pratiques exemplaires comme la culture sans labour, l’amendement des sols et le pâturage tournant. Les résultats de ces essais sont communiqués lors de journées communautaires afin de permettre à d’autres producteurs de la région de voir ces outils à l’œuvre et de tirer des enseignements des expériences menées par leurs collègues.

Un projet amorcé récemment vise à examiner les semis croisés de fourrages comme méthode d’ensemencement de substitution et à évaluer cette pratique importée de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni dans le contexte du Nord de l’Ontario.

Par ailleurs, on est en train d’étudier les retombées économiques de l’application d’engrais sulfureux afin de déterminer si l’apport de ce type d’engrais aux cultures du genre Brassica peut être économique pour les éleveurs de bovins et les producteurs de légumes et de canola de l’Université Algoma.

C’est le milieu agricole local qui aide à déterminer bon nombre des priorités de recherche dans la région, mais sans le soutien apporté par CA2, tous ces projets n’auraient pas lieu, ou ils seraient à très petite échelle.

« Plusieurs partenaires nous aident à ficeler ces projets, mais c’est l’aide financière de CA2 qui nous permet de concrétiser des projets d’envergure que nous n’aurions pas les moyens de mener seuls, déclare M. Thompson. La collaboration crée de nombreuses possibilités, et nous sommes choyés d’obtenir ce soutien pour la recherche innovatrice communautaire que nous menons. »

« L’agriculture représente un débouché exceptionnel pour les collectivités nordiques parce qu’elle constitue un moyen de diversifier notre économie, et notre collaboration avec le AAC nous aide à réaliser le potentiel de l’agriculture dans le Nord de l’Ontario», conclut-il.

 

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