C'est une décision qui fera date. À la fin de l'année, trois pesticides néonicotinoïdes seront totalement interdits pour les cultures en plein air dans l'Union européenne. Il s’agit d’une victoire «historique» pour les apiculteurs et les défenseurs de la biodiversité, qui dénoncent depuis près de vingt ans leurs effets néfastes sur les abeilles. Une victoire de justesse puisque seulement seize pays européens sur vingt-huit – soit tout juste la majorité qualifiée nécessaire – ont voté en faveur de la proposition de la Commission européenne.
«Quand on sait que les abeilles pollinisent 84 % des cultures et 4000 variétés de végétaux et que leur taux de mortalité atteint 80 % dans certaines régions, ce vote était essentiel pour l'avenir de la biodiversité et notre agriculture!» a dit au journal Le Monde, le socialiste Éric Andrieu, qui préside la commission pesticides du Parlement européen.
Pour l’industrie cela ne fera que souffrir un peu plus l’agriculture européenne. «Cette décision va faire souffrir l'agriculture européenne», a mis en garde Graeme Taylor, de l'ECPA, l'association européenne des fabricants de pesticides.
En vertu de la nouvelle réglementation, les trois molécules commercialisées par les géants de l'agrochimie Bayer (pour la clothianidine et l'imidaclopride) et Syngenta (le thiaméthoxame) ne pourront plus être utilisées qu'en serre, en milieu fermé, loin des insectes pollinisateurs de préciser le journal Le Monde.