Poursuivant sur sa lancée, l’initiateur du Pacte pour la transition, Dominic Champagne, a déposé au premier ministre François Legault, un projet de loi déjà tout ficelé visant à assurer le respect des obligations climatiques du Québec.
Selon M. Champagne, l’urgence pour la planète commande au gouvernement de s’imposer à lui-même des exigences plus fortes que le cadre actuel basé sur de simples décrets ministériels moins contraignants.
En inscrivant ces objectifs dans une loi dont le premier ministre lui-même serait responsable, la démarche place l’urgence climatique au cœur du pouvoir de l’État. De plus, l’inscription dans une loi rend le gouvernement imputable devant les tribunaux si le non-respect des objectifs est attribuable à son incurie ou à sa négligence.
Parmi son arsenal de mesures visant à renforcer l’obligation de résultats, le projet de loi
- oblige la production annuelle d’un inventaire des émissions de GES;
- crée une clause « GES » dans tous les actes gouvernementaux, projets de loi, règlements, politiques et stratégies, liant son adoption à son impact sur les cibles;
- crée un Bureau permanent de surveillance climatique attaché au Vérificateur général.
Un enjeu de sécurité alimentaire
Interrogé par le président de l’Institut Jean-Garon, M. Champagne, qui s’est dit un grand admirateur de l’ancien ministre, reconnaît le lien entre les changements climatiques et la sécurité alimentaire des populations. Il est clair, selon lui, que nos sources d’approvisionnement extérieures, que ce soit la Californie, la Floride, le Mexique ou l’Europe, ne pourront pas résister à la dégradation du climat et des sols, pas plus qu’à l’inévitable explosion des coûts de transport lorsque ceux-ci devront intégrer les coûts environnementaux.
Parce que le Québec est un des endroits les mieux pourvus en sol et en eau pour relever le défi de l’alimentation, en cas de crise climatique planétaire, l’autosuffisance alimentaire de Jean Garon devrait redevenir la norme.
Enfin, M. Champagne s’est dit intéressé par le débat régional sur la sauvegarde des Terres des sœurs de la Charité. « Notre combat doit s’incarner dans des causes concrètes et près des gens », a déclaré M. Champagne qui a demandé à être tenu au courant des démarches de l’Institut dans ce dossier.