Protéger le territoire, c’est aussi voir à maintenir une activité humaine et sociale !

Cela fait 40 ans que le Québec s’est doté d’une loi sur la protection du territoire agricole, une génération de travail pour un producteur agricole ou un peu plus que la moitié du temps que prend une épinette pour devenir mature. Afin de souligner ces 40 ans, l’Institut Jean-Garon organisera dans les prochains mois une série d’activités de réflexion sur cette loi. Après 40 ans, on peut bien se payer une petite réflexion sur cette loi. Bien entendu comme l’on est en 2019 les médias sociaux seront mis à contribution. Et c’est peut-être un clin d’œil à une loi qui a été déposée en chambre avec une grosse pile de grandes cartes papier.

Jean Garon a fait beaucoup plus que protéger le territoire agricole, il a aussi protégé l’activité agricole, car sans l’un, l’autre n’existe pas. Chaque territoire agricole a son propre potentiel. Bien exploité ce territoire peut enrichir de façon importante les collectivités et donner de la valeur au territoire agricole et à sa protection. Un bel exemple d’utilisation du potentiel agricole est le développement de la Canneberge dans le Centre-du-Québec. Cette production pratiquement absente il y quarante ans, occupe aujourd’hui près de 11,000 hectares sur des terres qui n’étaient pas très reconnues pour leurs potentiels agricoles traditionnels, et pourtant cette production a généré près de 1600 emplois et contribue annuellement pour plus de 120,000,000 à la richesse collective du milieu, plus de la moitié dans le Centre-du-Québec.  L’utilisation judicieuse du potentiel de chaque territoire permet le développement économique, l’économie au sens large, et non pas uniquement l’argent, mais aussi le développement de la vie des collectivités, de l’amélioration de leur condition de vie, une vie sociale au lieu de forêts où poussent tranquillement les épinettes.

Aujourd’hui l’on s’aperçoit que la protection agricole c’est beaucoup plus que des champs de maïs, c’est une multitude de productions agricoles, animales et végétales en symbiose, l’une nourrit l’autre et vice versa. Ce sont aussi les activités de transformation sur le territoire afin de permettre de retenir en région la richesse collective que l’activité agricole génère.

C’est aussi l’occupation du territoire et son aménagement, car le territoire agricole est un milieu de vie. Un rang avec une seule ferme c’est la mort annoncée de ce territoire. Qui va supporter les infrastructures, route, électricité, etc. ?

Qui va vouloir habiter tout seul dans une paroisse ? C’est d’ailleurs un des grands défis de la protection du territoire agricole, avec les nouvelles technologies, on a besoin de moins de personnes pour produire plus, les fermes sont de plus en plus grosses et les rangs et les régions se vident. Protéger le territoire c’est aussi voir à maintenir une activiré humaine et sociale sur ce territoire.

Les prochains 40 ans pourraient être sous le signe de la protection et du développement du territoire agricole. En attendant, je vous invite à participer en grand nombre aux débats et réflexions organisés par l’Institut Jean-Garon. Que cela soit une petite phrase, un commentaire ou un grand texte, faites-vous plaisir et partagez votre réflexion.

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