La crise dans le secteur porcin perdure. Chaque jour des entreprises risquent la faillite. « Cet état de crise est appelé à perdurer, nous sommes bien plus dans le structurel que le conjoncturel » de déclarer le député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, François Lapointe. Il faut donc établir des mécanismes appropriés de sortie du marché pour certains et non tenter de maintenir les structures actuelles. Ce retrait doit être mieux coordonné, les choses doivent être nommées une fois pour toute et l’industrie réorganisée» d’ajouter M. Lapointe.
Compte-tenu de la situation d’urgence, le député Lapointe est intervenu auprès du ministre responsable d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, M. Gerry Ritz, afin d’obtenir un assouplissement de la position du gouvernement fédéral lors de l’évaluation des propositions des producteurs pour éviter la faillite. Actuellement, le gouvernement fédéral résiste à ces offres et provoque les faillites formelles. Cette position est cependant tout à fait conforme avec la teneur d’une entente fédérale-provinciale sur les paiements anticipés. Ces paiements permettent aux agriculteurs d’assumer le coût des intrants (moulée, médicaments) avant la vente du bétail. Cette avance est remboursée au moment de la vente. Mais comme la vente de chaque porc ne couvre pas le coût de production, et comme l’assurance stabilisation du Québec ne couvre plus le coût réel de production, chaque porc produit vient avec une dette pour le producteur. Il ne peut donc pas rembourser les paiements anticipés. Les fermes indépendantes résistent mal à ces pressions.
Le député Lapointe demande au ministre Ritz de suspendre temporairement les refus de concordats. De cette façon, les intervenants du secteur porcin (Ottawa, Québec, producteurs, industriels, groupes écologistes et consommateurs) pourront réviser le modèle actuel de production qualifié de dépassé et non-durable par le député Lapointe.
À court terme, le député Lapointe croit que l’intégration de la chaîne de production est un concept qui doit être remis en question. « Actuellement, l’UPA est dans l’impossibilité d’exercer son travail de représentation et de défense des intérêts des agriculteurs. Les producteurs indépendants paient le prix de cette faiblesse stratégique. Il faut casser ce modèle » d’ajouter M. Lapointe.
Source: Jeannette Michaud