La Une du quotidien Le Figaro, ce dimanche, était consacrée aux paysans français en colère. Le Figaro déclare avoir rencontré des éleveurs parmi les plus performants qui sont touchés par l'une des crises les plus graves que l'élevage français ait connu ces dernières années.
Le président de la République français François Hollande de passage en région, ce week-end, sur le Tour de France a demandé à la grande distribution qu'elle augmente ses prix d'achat aux agriculteurs mais les effets dévastateurs sont ancrés depuis bien longtemps. Malgré la table ronde organisée par le ministre de l'Agriculture français en juin dernier avec industriels et éleveurs, les hausses de prix octroyées aux producteurs ne se sont pas matérialisées. À titre d’exemple, il manque 20 centimes le kilo pour le porc par rapport à l’accord. Le prix du lait est en chute libre de plus de 15% sur un an. Avec la fin des quotas rien de rassurant ne se dessine pour les producteurs de lait de l’hexagone.
Dans la région de Caen, dans l’ouest de la France ce sont des centaines de tracteurs qui bouchent les routes et des centaines de paysans qui déversent du fumier en guise de contestation. Le Figaro fait état de cas dramatiques comme celui d’un des plus gros élevages de porcs bas-normand où la trésorerie fait défaut. Le producteur a confié au quotidien Le Figaro :“Avec la chute des cours, les ventes de l'élevage ne sont pas suffisantes pour couvrir les charges annuelles.“
Un autre producteur de lait, lui, détenteur d’un troupeau de 60 vaches, et producteur de blé sur 30 hectares, a dû emprunter à sa banque 30 000 euros ( 50 000 dollars) sur 5 ans pour assurer les minimum de ses paiements.
Le principal coupable de cette situation selon les syndicats agricoles reste la grande distribution. La grande question de ce côté de l’atlantique alors que les négociations sur le PTP se poursuivent: Quel pouvoir sera donné aux producteurs versus les distributeurs si le modèle de gestion de l’offre devait subir des modifications ?