NDLR : La Vie agricole a rencontré le premier ministre Philippe Couillard hier pour échanger sur les grands enjeux du monde agricole : l’importation de fromages européens, la problématique du lait diafiltré, l’occupation du territoire, le syndicalisme agricole, le remboursement des taxes foncières, l’institut Jean-Garon et le rôle du ministre Paradis. Découvrez un premier extrait de l’entrevue. La suite vous sera dévoilée dans le numéro de décembre et au fil des jours sur le site web.
Yannick Patelli : On sait que les traités internationaux sont bons pour une partie de l’agriculture, mais nuiront à certains secteurs, dont les fromagers du Québec. Est-ce que la solution passe seulement par la compensation financière ou êtes-vous prêt à défendre que les PME fromagères du Québec, pour ne pas disparaître, obtiennent une partie des quotas d’importation ?
Philippe Couillard : « D’abord je veux dire qu’on est en soutien complet des agriculteurs et sur la gestion de l’offre et sur la sécurité du revenu. Aussi, il faut que l’accord avec L’Europe voie le jour. Le vote au parlement européen n’a pas eu lieu. Les chances sont bonnes qu’il soit mis en place, mais on n’en a pas la certitude. Le jour qu’il sera mis en place, on connaît l’impact sur les fromages: c’est 17600 tonnes d’importation, dont 16 000 tonnes de fromages fins sur une période de cinq ans. On a certainement le temps de prévoir la réaction, la compensation, mais aussi la réaction positive en raison de la qualité des produits pour gagner des marchés
Yannick Patelli : Mais il va y avoir une course pour obtenir les quotas d’importation ?
Philippe Couillard : « Oui, cette question des quotas d’importation est un gros débat. Nous, on a tendance à dire et à redire que les gens affectés devraient être aux premières loges pour recevoir les quotas d’importation. C’est certains que nos grands transformateurs québécois également sont là, mais on veut s’assurer que ce soit le plus près possible des gens qui ont été affectés. Je voudrais aussi parler de la confiance. Nos produits sont tellement de grande qualité, qu’on va gagner des marchés au cours des prochaines années, notamment aux États-Unis et dans le reste du Canada. L’avenir pour les fromages fins est bon. C’est certain qu’il faut tenir compte de l’arrivée de produits européens, mais j’ai tellement confiance dans la qualité de ce qu’on fait qu’il faut rester positif.»
La suite de l'entrevue dans le numéro papier de décembre et sur notre site web dans quelques jours…