Tous les quotidiens français en font état, le groupe agroalimentaire qui opère les marques William Saurin, Madrange, Garbit, aurait eu, depuis des années, des pratiques comptables douteuses qui mettent aujourd’hui en danger des milliers de salariés. L’État français est sur le point d’intervenir pour sauver cette filière !
Il y a deux semaines, Monique Piffaut, la grande patronne d’une entreprise agroalimentaire créée au début des années 1990, qui assure la commercialisation de plusieurs grandes marques, décédait. Des communiqués publiés hier laissent entendre que la maison mère de William Saurin, Madrange ou Garbit est dans une situation financière plus que délicate. Ces communiqués évoquent des pratiques comptables douteuses pour cette entreprise « qui commercialise une tranche de jambon sur trois et une sur deux en marque distributeur », rappelle encore le quotidien Le Monde, ce matin.
On apprend aussi dans le journal Le monde : « Le premier ( communiqué), diffusé par la holding elle-même, la Financière Turenne Lafayette, dont Mme Piffaut était l’actionnaire unique, révèle « une présentation trompeuse des comptes depuis plusieurs années, dans un contexte très dégradé pour la filière agroalimentaire . Il s’agit du résultat d’un audit sur la situation financière et économique du groupe diligenté par Eric Le Gouvello, qui a officiellement succédé à Mme Piffaut à la présidence le 6 décembre.»
3 200 emplois directes et 1 500 indirects concernés
Les premières conclusions de cet audit ont été livrées à la connaissance du gouvernement lundi 12 décembre au soir. Elles semblent l’avoir suffisamment inquiété pour que le ministère de l’Économie et celui de l’Agriculture publient à leur tour un communiqué commun affirmant leur soutien à l’entreprise agroalimentaire.3200 emplois directs et 1500 indirects sont en jeu. Le parquet de Paris a été saisi de l’affaire pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. Les comptes auraient été embellis pour masquer les difficultés de l’entreprise auprès des établissements qui la finançaient rappelle le quotidien français. «Des écritures comptables seraient apparues fictives, justifiées par des fausses factures ou de fausses avances sur stock.»
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