Une renégociation de l’ALENA serait une chance!

Lors de mon allocution à la Chambre de commerce et d’industrie de Québec en février dernier, je faisais remarquer que le Canada, depuis l’élection présidentielle américaine, fait face à une opportunité historique de création de richesse et de développement social.  Certains observent le côté négatif d’une renégociation de l’ALENA, d’un renforcement des règles d’immigration, d’un refoulement des immigrants illégaux, ou encore d’un repli de l’Amérique sur elle-même.  Je crois au contraire que c’est l’occasion pour le Canada d’exprimer sa différence sur plusieurs plans par rapport à nos voisins du Sud.

Le monde économique est aujourd’hui fortement interconnecté, et un pays de l’envergure des États-Unis ne peut pratiquer l’isolationnisme économique sans d’importants effets à la chaîne.  Les premiers se traduiront par des impositions de tarifs réciproques à ceux que les États-Unis pratiqueront.  Compte tenu que la plupart des entreprises américaines de moyenne et de grande taille sont internationales, elles auront la réaction de rapatrier leurs opérations desservant les États-Unis et localiser celles à l’international dans un pays stable ayant le maximum d’accords commerciaux de libre-échange.

Le Canada est tout désigné pour devenir la plateforme internationale de ces entreprises américaines par l’ensemble de ses accords bi et multilatéraux, et à cet effet un plan d’action devrait être élaboré par le Québec afin de faciliter de telles implantations.

Le deuxième volet découlant de cette opportunité historique est l’attrait que le Québec peut présentement représenter pour les immigrés auprès des grandes universités ou des entreprises technologiques américaines.  Montréal se doit de développer un plan d’action stratégique et marketing afin d’attirer ces ressources précieuses sur son territoire.  Le sentiment de rejet qui risque de se développer chez nos voisins du Sud par des législations contraignantes sur l’immigration nous offre la chance de mettre en valeur le Canada, le Québec, et plus particulièrement Montréal.  Les régions de New York, Philadelphie et Boston seraient naturellement attirées chez nous. 

L’impact économique social et culturel d’une telle stratégie à long terme se traduirait par un élément significatif de création de richesse.  Des actions concertées par les gouvernements fédéral et provincial ainsi que par les municipalités afin de faciliter la venue de ces entreprises et de ces individus, et d’en faire une promotion subtile, mais agressive, constituerait un de nos meilleurs investissements.

Crédit Photo : Marie-Claude Hamel

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