Pression sur les prix des fruits en raison des stocks importants

Les Canadiens se régaleront de fruits frais produits localement cet été, alors que les producteurs s’attendent à des résultats mitigés cet automne pour le fruit de leur labeur. En 2016, les fruiticulteurs du Canada et des États-Unis ont augmenté leur production, sans nécessairement voir la demande suivre la même tendance, ce qui a entraîné une offre excédentaire et une diminution des prix dans de nombreux secteurs fruitiers. Par conséquent, les économistes agricoles de Financement agricole Canada (FAC) prédisent des perspectives variables pour les fruiticulteurs en 2017.

« L’équilibre est fragile entre produire suffisamment de fruits pour répondre à la demande et atteindre une offre excessive qui exerce des pressions à la baisse sur les prix, affirme Jean-Philippe Gervais, économiste agricole en chef de FAC. Heureusement, la faiblesse du dollar canadien favorise les fruiticulteurs canadiens sur le plan de la valeur et contribuera à atténuer l’incidence de l’offre abondante dans certains secteurs agricoles ».

M. Gervais ajoute que ceux qui profiteront véritablement de la situation sont les consommateurs canadiens, qui pourraient voir diminuer le prix de certains fruits à l’épicerie, comme les pommes.

Meilleurs prix pour les raisins de cuve

Les prix des raisins cultivés pour la vinification en Ontario et en Colombie-Britannique ont augmenté en moyenne de 3 %, compensant ainsi les prix moins élevés des raisins frais en 2016. Dans l’ensemble, l’industrie a connu une bonne année 2016, la production faisant un bond de 22 % par rapport à l’année précédente.

Les prix courants des raisins diffèrent en fonction de la variété, de la qualité et de l’utilisation finale, mais ceux des raisins de cuve demeurent élevés, car on prévoit une augmentation continue de la demande en 2017.

La production accrue de canneberges compense les prix peu élevés

L’industrie de la canneberge a connu plusieurs années de faibles prix en raison de la croissance de l'offre en Amérique du Nord.

Au Canada, la superficie consacrée à la culture des canneberges est demeurée stable en Colombie-Britannique, mais a augmenté au Québec au cours des cinq dernières années. Bien que les prix soient toujours faibles, la hausse de la production et des rendements compense cette faiblesse et stimule les recettes monétaires agricoles.

En 2016, les recettes canadiennes tirées de la culture des canneberges ont atteint un niveau record de 132,6 millions de dollars, ce qui représente une augmentation inégalée de 8,8 %. Par ailleurs, on constate une demande de plus en plus forte visant des segments de marché spécialisés dans l'industrie de la canneberge, entre autres, les produits biologiques. La rentabilité dépend de la capacité des producteurs à améliorer leur productivité.

La récolte abondante de 2016 fait chuter le prix des pommes

La production de pommes a augmenté de 14 % au Canada et de 4 % aux États-Unis comparativement à 2015.

Selon le sommaire des stocks mensuels de pommes canadiennes entreposées d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, les stocks de pommes sont 98 % plus élevés que l’an dernier. L’ampleur de l’offre constitue donc un défi. Par conséquent, les prix au détail des pommes canadiennes ont diminué de 13 % au cours du premier trimestre de 2017 comparativement à la même période en 2016, mais ils demeurent tout de même supérieurs à la moyenne des cinq années précédentes. Aux États-Unis, les prix courants des pommes fraîches suivent la même tendance; ils ont reculé de 12 % en 2017 et se tiennent toujours près de la moyenne des cinq années précédentes.

Selon le rapport Fruit and Tree Nuts Outlook du département de l’agriculture des États-Unis, les prix des pommes pour 2017 devraient demeurer inférieurs à ceux de 2016 en raison des quantités entreposées. Ces pressions sur les prix devraient persister jusqu'à ce que les stocks diminuent.

D’après Statistique Canada, 31,5 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus, soit environ neuf millions de personnes, ont consommé au moins cinq portions de fruits et légumes par jour en 2015.

En plus de souligner la journée internationale des fruits, le 1er juillet, les Canadiens pourront continuer de se régaler tout au long de 2017, sachant que l’épicerie du coin sera vraisemblablement bien pourvue de fruits canadiens délicieux et abordables pendant l’été et l'automne.

Pour jeter un coup d’œil approfondi aux perspectives de l'industrie fruitière canadienne en 2017, consultez le blogue de l'équipe Économie agricole de FAC à www.fcc-fac.ca/EconomieAgricole.

 

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