Dans le cadre du symposium: Bâtir une industrie laitière durable lors du congrès des 7 et 8 novembre dernier, plusieurs experts sont venus parler de l’importance du développement durable aujourd’hui tant dans l’aspect production que dans son aspect distribution. Pierre Lampron, président de Les Producteurs Laitiers du Canada (PLC) a rappelé que ce symposium s’inscrivait dans la foulée de la signature de la Déclaration de Rotterdam au mois de juillet dernier faite par PLC et l’Association des transformateurs laitiers du Canada (ATLC). Il a rappelé que cette entente et nombre d’initiatives de développement durable réalisées par son regroupement démontre un engagement continu pour une production laitière de grande qualité au Canada.Pierre Lampron a précisé : « Les changements climatiques apporteront des conditions nouvelles qui affecteront la manière dont nous produisons notre lait et nos produits laitiers»
Perte de confiance des Canadiens
Le premier intervenant, Bob Chant, des compagnies Loblaw Limitée, a précisé que selon une étude d’Edelman, de 2014 à 2017, la confiance des Canadiens dans le monde du business est passée de 58 à 52 %, la confiance dans les gouvernements de 44 à 41 % et la confiance dans les médias de 52 à 43 %. Seules les ONG gardent encore une confiance au-dessus des 60 %.
Mais par ailleurs, a-t-il dit : «Puisque 75 % des gens pensent que les entreprises peuvent augmenter leurs profits en mettant en place des programmes utiles pour la société, dans la même veine, nous avons entrepris chez Loblaw de collaborer avec des scientifiques qui nous conseillent dans les domaines que nous surveillons comme les OGM, les antibiotiques, le marché de proximité, etc : des sujets d’intérêt pour les consommateurs.».
Les produits sans antibiotiques en forte hausse
« Le consommateur a des principes qui par contre ne sont pas toujours respecté lorsqu’il se retrouve à faire ses achats dans les allées, mais la santé de la terre compte aussi pour nous et dans ce contexte nous avons mis de l’avant quelques initiatives comme de ne distribuer que de l’huile de palme provenant à 100% de source durable, du cacao provenant à 90 % de sources durables», de préciser M. Chant.
« Santé Canada nous dit, ainsi que nos collaborateurs scientifiques, que les OGM ne sont pas un danger, mais 75 % des consommateurs sont inquiets vis-à-vis les OGM donc nous distribuons aussi des produits biologiques sans OGM. Pour les produits sans antibiotiques, les ventes ont été multipliées par 4 depuis 5 ans et juste sur l’an passé, on a une augmentation de 30 %», ajoute-t-il.
Il a ensuite expliqué que souvent les détaillants sont critiqués par le consommateur avant les producteurs et qu’il est important de poser les bons gestes, mais aussi de travailler, distributeurs et producteurs ensemble dans la transparence.
À terme, l’objectif est de nourrir le monde entier
Brian Van Doormaal, du Réseau laitier canadien, intervenant bien connu dans le monde entier et ex-pdg de Holstein Canada a fait un survol du monde de la technologie moderne et de la génomique dans le secteur du lait canadien. « Ces avancées font croître de manière considérable le nombre de données qui permettent aux producteurs d’améliorer l’efficacité et de la durabilité de leurs fermes», a-t-il précisé.
« On veut de la durabilité pour nourrir le monde entier à terme, car la population mondiale sera de 10 milliards de personnes d’ici 2050.»
Le lait en bonne position pour les perspectives qui se dessinent
Brian Van Doormaal a rappelé que le Canada compte 11 000 fermes dont la principale concentration est au Québec et en Ontario. Il a rappelé ensuite l’importance du suivi par les producteurs du bien-être animal, l’importance de la durabilité de la vache pour quelle soit rentable rappelant que ce n’est qu’au deuxième vêlage que la vache est rentabilisée.
« Il faut aussi tenir compte, que plus on est efficace sur le plan génétique, plus les troupeaux sont moins nombreux pour autant de lait et on assiste alors à une baisse du taux de méthane dégagé» a précisé M.Van Doormaal.
Il a conclu en soulignant que le secteur laitier, mais aussi bovin dont une partie provient des vaches de réforme pour la viande est un secteur important pour le Canada : « Le secteur bovin est important pour le développement économique du Canada et le secteur du lait est en bonne position pour les perspectives qui se dessinent.»
En après-midi, plusieurs experts sont venus expliquer l’importance de la filière laitière dans le monde et exposer le rôle de La Fédération internationale de Laiterie (FIL) qui est la principale source d’expertise scientifique et technique pour tous les acteurs de la filière laitière.