L’UPA et les élections

COMMUNIQUÉ – LONGUEUIL, QC, le 6 mars 2014 /CNW Telbec/ – À l'aube d'une nouvelle campagne électorale, les 42 000 producteurs agricoles et les 35 000 producteurs forestiers du Québec sont impatients de connaître les engagements de chaque parti politique visant à assurer la pérennité et favoriser le développement de ces deux secteurs. « La Politique de souveraineté alimentaire déposée en 2013 est une réalisation exceptionnellement importante. Il est maintenant temps de mettre de la viande autour de l'os et d'aller plus loin pour permettre aux producteurs de participer à la croissance économique », a déclaré le président général de l'Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau.

Rappelons que l'agriculture et la transformation alimentaire sont des secteurs clés de notre économie. Ces derniers contribuent en effet, chaque année, à hauteur de 10,6 G$ au produit intérieur brut québécois, procurent de l'emploi à plus de 124 000 personnes, exportent quelque 6,1 G$ en denrées et génèrent des revenus directs de taxation de l'ordre de 2,5 G$. Les producteurs forestiers livrent, quant à eux, chaque année, plus de 6 millions de m³ solides de bois aux usines de transformation de produits forestiers. La valeur des livraisons de bois en provenance de la forêt privée s'élève à plus de 300 millions $ annuellement.

L'agriculture, un bon choix!

Pour l'Union des producteurs agricoles, le prochain gouvernement doit mettre à profit l'effet de levier de l'agriculture et de la transformation alimentaire s'il souhaite une contribution soutenue à ses objectifs de création de richesse et d'emplois. À cet égard, le soutien agricole offert au Québec, par le biais notamment de programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques, s'avère essentiel afin de maintenir la compétitivité des producteurs d'ici. L'État québécois doit donc investir en agriculture en maintenant, notamment, les budgets dévolus au secteur et en permettant à La Financière agricole du Québec d'ajuster ses programmes en fonction des besoins des producteurs, ce qui n'est pas le cas actuellement. Cette dernière a les budgets requis pour y arriver, mais n'a pas la marge de manœuvre pour agir. Il est d'autant plus important de rectifier cette situation que l'agriculture affiche des signes d'essoufflement au chapitre de l'emploi, des dépenses en immobilisation, de la production dans le secteur des viandes et de la création de richesse.

Les terres doivent demeurer entre les mains de ceux qui la cultivent et qui l'habitent

Du côté de la protection du territoire agricole et de l'appui à la relève, il est urgent de prendre les moyens pour limiter le phénomène d'accaparement et de financiarisation des terres. Il faut également favoriser l'établissement du plus grand nombre de jeunes en agriculture. Pour y arriver, l'État québécois doit miser sur quatre champs d'intervention : des règles pour encadrer la propriété, la location et la mise en culture des terres; un programme de sensibilisation des cédants à la planification de la retraite et du transfert d'entreprise; une bonification des aides au démarrage d'entreprises agricoles; un programme de promotion de la profession à l'intention des institutions d'enseignement agricole.

Plus de produits de chez nous sur nos tablettes d'épicerie

L'accès aux tablettes pour les produits agricoles d'ici constitue une autre cible prioritaire. Actuellement, le contenu agricole québécois représente environ 33 % de notre assiette. Il y a donc suffisamment de place pour faire mieux par le biais de politiques à cet effet. Il importe aussi, pour y arriver, que l'État québécois demande à nos principaux distributeurs de se doter d'une politique transparente de développement des marchés québécois avec des objectifs mesurables. Un suivi serré et des cibles mesurables devraient aussi être prévus dans le secteur des achats institutionnels.

Développement durable : des pas de géant!

Les pratiques agricoles évoluent continuellement pour mieux protéger les ressources naturelles de nos campagnes (conservation des sols, qualité de l'eau et de l'air). Ces résultats tangibles doivent inciter les pouvoirs publics à poursuivre leur partenariat avec le monde agricole par le biais, notamment, d'un plan de développement concerté. Il est en effet impératif de mobiliser les producteurs autour des questions environnementales, comme il a été possible de le faire dans le cadre du Plan d'action concerté sur l'agroenvironnement et la cohabitation harmonieuse 2007-2010, qui n'a toujours pas été renouvelé.

Il est clair que les producteurs ont fait des progrès énormes. Mais ces réalisations sont encore trop peu reconnues. À titre d'exemple : le gel des superficies en culture dans près de 600 municipalités qui perdure depuis près de dix ans. Ce moratoire n'a plus sa raison d'être car le secteur agricole a adopté les pratiques de développement durable qui s'imposaient. Seule l'agriculture est visée par un arrêt de croissance et dans plusieurs régions, les superficies en culture diminuent au profit d'autres usages, le résidentiel, notamment, qui émet pourtant plus de phosphore par unité de surface. Si le Québec veut exploiter le plein potentiel agricole de nos régions, il est impératif de lever ce moratoire.

Il y a également urgence de prévoir, dans les lois et règlements, que les municipalités indemnisent les agriculteurs à qui on impose des restrictions d'usage sur leurs propres terres afin de sécuriser les prises d'eau publiques. Cela doit se faire à travers la révision en cours du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP). Il faudra aussi que ce règlement tienne compte de la réalité agricole, n'ajoute pas inutilement de frais et de paperasserie et sécurise les prélèvements d'eau de nos entreprises, lesquels sont essentiels à leur pérennité.

Pour une plus grande coordination entre la récolte de bois sur les terres publiques et privées

Du côté des producteurs forestiers, précisons que seulement 40 % du potentiel de récolte de bois disponible est utilisé. Des centaines de communautés rurales aux quatre coins du Québec ne développent donc pas leur plein potentiel économique, se privant des emplois et des autres retombées qui y sont associés. L'apport des producteurs de la forêt privée aux approvisionnements des usines ne compte plus que pour 14 %, ce qui représente un creux historique. Cette situation s'explique par la position dominante de la forêt publique sur les marchés, la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier, qui accorde un statut prioritaire au bois de la forêt privée par rapport au bois de la forêt publique dans l'approvisionnement des usines, n'étant pas respectée. À quoi bon produire du bois sur les terres privées si les producteurs sont incapables de le vendre aux usines de transformation?

L'Union et ses affiliés entendent rencontrer les porte-parole des principales formations politiques au cours de la présente campagne électorale pour partager les préoccupations des producteurs agricoles et forestiers du Québec. Les engagements des partis seront communiqués à l'ensemble des producteurs d'ici la fin de la campagne.

SOURCE Union des producteurs agricoles

Éliane Hamel
Directrice, Service des communications

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