SAINT-HYACINTHE, QC, le 17 août 2012 /CNW Telbec/ – Plus de 2 000 producteurs agricoles membres des cinq associations composant le Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA) demandent aux partis politiques de s’engager à consulter directement les producteurs agricoles sur le maintien ou non du monopole syndical de l’UPA.
Le CEA est composé de l’Association de défense des producteurs de bovins du Québec, l’Association des érablières-transformateurs des produits de l’érable, l’Association des jardiniers maraîchers du Québec, l’Association des producteurs de gazon ainsi que Les Céréaliers du Québec. Les producteurs membres de ces associations sont souvent reconnus comme étant les leaders québécois dans leur secteur de production.
Le CEA tient à rappeler aux partis politiques que la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ), au terme d’une vaste consultation de plus de 600 acteurs et producteurs agricoles, concluait en 2008 à la nécessité de mettre fin au monopole syndical de l’UPA.
« Dans une société démocratique, on peut difficilement justifier le maintien d’un régime qui oblige un groupe de personnes à adhérer à une structure unique d’association, régime qui, au demeurant, ne prévoit aucun dispositif pour vérifier la volonté des personnes d’y adhérer ou d’y maintenir leur participation » insistait le président de la CAAAQ, M. Jean Pronovost. Le rapport Pronovost avait obtenu un large appui des acteurs du secteur agricole et agroalimentaire à la suite de sa publication.
Le CEA ajoute que l’avenir du monopole syndical de l’UPA faisait aussi l’objet de débats et de réflexions dernièrement au sein des consultations sur le Livre vert pour la future Politique bioalimentaire du Québec en préparation au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Malheureusement, les consultations ont été abandonnées avec le déclenchement des élections.
« Nous invitons donc les partis politiques à respecter les processus démocratiques en cours et à faire preuve de réserve sur la question du monopole syndical tant que les producteurs n’auront pas été consultés de façon directe et indépendante sur la question et que le débat n’aura pas été complété » souligne Gilles Brouillard, producteur agricole et président du CEA. La dernière consultation des producteurs remonte à 1972 : « ça fait 40 ans que le gouvernement n’a pas consulté les producteurs! »
Pour le CEA, ce n’est pas aux chefs de partis, ni aux partis politiques de trancher la question du maintien ou non du monopole. « Nous sommes présents quotidiennement auprès des producteurs agricoles et l’insatisfaction envers l’UPA est de plus en plus grandissante. De plus en plus de groupes d’agriculteurs se forment pour s’opposer au monopole. Il est grand temps de permettre aux agriculteurs d’en débattre de façon neutre, indépendante et en dehors de la structure syndicale » mentionne M. Brouillard.
Tout récemment dans le blé d’alimentation humaine, 83 % des producteurs se sont prononcés contre le maintien d’une agence de vente dans le cadre d’une consultation directe et indépendante. Pourtant, la fédération spécialisée de l’UPA qui administrait cette agence plaidait en faveur de son maintien et assurait avoir l’appui des producteurs agricoles.
SOURCE : Conseil des entrepreneurs agricoles
Vincent Martineau, PANACHE MÉDIA,