Le modèle d'affaire des sociétés de partenariats agricoles comme Partenaires Agricoles et Pangea font peur dans le milieu, mais ces craintes sont-elles fondées ? Pour le savoir La Vie Agricole a rejoint Patrice Garneau, copropriétaire de la société opérante avec Pangea Les cultures ALY au Lac-St-Jean.
Patrice Garneau était employé depuis 11ans pour la ferme ALY, le propriétaire n'avait pas de relève et Patrice rêvait de pouvoir vivre et travailler sur sa propre terre avec sa famille. Ce dernier lui a donc proposé de racheter sa ferme laitière et ses terres. En tout cinq ans ont été nécessaires pour le processus de rachat non-apparenté car comme plusieurs faisant partie de la relève, les problèmes de capitaux et de l'endettement ont ralenti l'achat de la terre. Patrice Garneau devient toutefois propriétaire en janvier 2013. Au mois de juillet à la recherche de plus de stabilité financière, il entre en contact avec l'entreprise Pangea pour former une société opérante. Celle-ci voit le jour en avril 2014.
Un producteur en contrôle des activités une fois associé à Pangea
Maintenant M.Garneau et sa conjointe sont propriétaires d'une ferme laitière en plus de 600 acres de terrain cultivable et de 51% des parts de la société opérante Cultures ALY. Il est donc toujours en contrôle des activités qui se passent sur ses terres. Cette société possède désormais la machinerie que possédaient le cultivateur et un investissement de Pangea d'une valeur équivalente. La société opérante loue les 600 acres de la famille Garneau en plus des 900 acres que possède son associé dans le même secteur. Ce partenariat permet des revenus plus réguliers pour l'agriculteur et lui évite de travailler à l'extérieur pour bien vivre. Éventuellement les profits de la production sont divisés en fonction du travail effectué et des décisions prises.
De plus, monsieur Garneau peut racheter le foin des Cultures ALY pour le prix coûtant afin de nourrir ses vaches laitières. Sa production de lait et ses terrains cultivables sont donc devenus deux compagnies différentes, mais un accord a été passé pour lui permettre d'intégrer l'entreprise de grandes cultures sans nuire à ses autres activités.
Des terres à vendre de longue date
Pour que le modèle Pangea fonctionne à son meilleur, on peut lire sur leur site que ses dirigeants visent une superficie de 2000 acres par société opérante. Le capital dont la compagnie dispose pour acheter ces grandes parcelles de terres est une des choses qui fait peur aux défenseurs de l'industrie traditionnelle. Patrice Garneau soutient toutefois que la plupart des terres que son partenaire achète sont des terres à vendre depuis plusieurs années pour la plupart. Lorsque d'autres acheteurs se manifestent, il n'est pas rare que la compagnie se retire pour laisser la place aux autres. Pour ne pas faire de chicane selon le Jeannois.
À ceux qui lui reprochent de faire monter le prix des terres, il répond qu'un évaluateur indépendant vient faire l'évaluation des propriétés qu'il désire exploiter. Certaines terres qu'il avait fait évaluer se sont vendues 25% trop cher à d'autres particuliers sans que Pangea soit dans la course pour l'achat.
En ce qui a trait à la relève, Patrice Garneau croit que son modèle d'affaire est une bonne opportunité pour ceux désirant devenir entrepreneur, augmenter la taille de leur entreprise ou se diversifier.