Oui, vous pouvez être fiers de vous, aurait dit Jean Garon à Mme Garon et à ses filles, d’avoir œuvré avec l’équipe de La Vie agricole pour créer un an après son départ un Institut portant son nom dont la mission sera de promouvoir l’autosuffisance alimentaire, son dada. Oui, vous pouvez être fiers de vous, aurait-il dit aussi à tous ces producteurs laitiers qui se bougent depuis des semaines pour sauver leur secteur d’activité. Il aurait approuvé leur fronde contre la Fédération car il répétait souvent que les agriculteurs laissaient trop de marge de manœuvre au syndicat agricole, L’UPA.
Il leur aurait dit d’aller plus souvent se manifester dans les salles lors des assemblées et aurait donc applaudi la démarche entreprise par les producteurs de se prendre en main sans attendre les ordres d’en haut.
Trop peu trop tard.
Le traité Transpacifique est signé et fort probablement que Jean Garon aurait dénoncé le fait que l’UPA et sa fédération du lait n’aient pas bougé le petit doigt depuis les 5 dernières années de négociations. Pas bougé le petit doigt au point de ne dénoncer la situation que suite à la pression de quelques producteurs qui ont décidé de dire la vérité lors d’une rencontre à Lachute. La base a réveillé le syndicat mais il était trop tard !
Il aurait aussi sûrement écrit au ministre Paradis que le temps d’observation est terminé et que les producteurs sont prêts aux changements en agriculture. On peut même penser qu’il aurait pu écrire dans La Vie agricole : Quand les lignes de pêche sont à l’eau, il y a bien un moment où il faut les remonter ! Chose certaine, toute l’équipe de La Vie agricole souhaite que L’Institut Jean Garon devienne un succès pour aider l’agriculture à se définir. Le premier projet se concrétisera dans quelques mois par la présentation d’une publication coéditée par VLB Éditions et La Vie agricole d’un livre sur la gestion de l’offre après des mois de recherches et d’entrevues diverses avec nombre de producteurs, de chercheurs, d’économistes et de politiciens.