Un cul-de-sac nié par la Fédération PLQ

Aujourd’hui le 26 novembre, se tenait au Mont Sainte-Anne, la journée de réflexion de la Fédération Les Producteurs de Lait du Québec (PLQ),  sous le thème “Forts et unis“ pour lequel ce sont encore les fourches qui font office de logo comme si on oubliait que cela fait plusieurs années que les agriculteurs sont plus adeptes du GPS que de la fourche ! Cette journée a eu au moins le mérite de permettre à des dizaines de producteurs de toutes les régions du Québec de s’exprimer ! Mais il n’est pas certain que l’organisation en charge de les défendre ait pris la réelle mesure de la menace !

Denis Morin, premier vice-président de PLQ,  a déclaré que “pro-action“ est établi “ pour être applicable à la ferme et pour être reconnu par les acheteurs. Mais, a-t-il, précisé, “Le programme n’a pas pour rôle de contrôler les frontières“. M. Morin a rappelé que seulement 8 % du marché canadien était inondé par les importations. “ Ce qui nous laisse 92 % du marché“ a-t-il précisé.

Un producteur de l’Abitibi lui a demandé ; “ Va-t-on accepter que les joueurs majeurs de l’industrie utilisent des ingrédients que nous on ne peut pas fournir ou accepter de se faire dire : On ne boit pas de ton lait !“

Pro-action pas populaire en ce moment !

La réponse de M.Morin fut assez succincte :“ Message reçu“. Il a par la suite ajouté : “ C’est pour cela qu’on a fait une tournée des régions. On est conscients des récriminations des producteurs. D’ailleurs le lancement officiel national de pro-action est reporté. Le prix du lait mondial n’est pas au rendez-vous et il nous reste trois volets dans le cadre de pro-action à combler : en bien-être animal, en biosécurité et en environnement. On a huit ans pour le faire. C’est clair que le sujet n’est pas très populaire en ce moment!“ a-t-il conclu.

Denis Morin a renchéri : “ Votre mécontentement est compris et reconnu. Sachez que les transformateurs sont à la table de négociation avec nous et qu’ils sont sérieux dans le processus. Ils n’accepteront pas n’importe quoi mais nous non plus ! On a le devoir de trouver une solution!“

Des étables vite vidées !

Un producteur du Lac Saint-Jean lui a répliqué : “ Si vous êtes optimiste, je tiens à vous dire que le pessimisme est dans le champ. Oui, on est condamnés à s’entendre avec les transformateurs mais faites-vite car ça prend 1 mois ½ pour vider une étable et deux ans pour la rétablir.“

“Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?“

Le président de PLQ, Bruno Letendre, dans son discours officiel, a mis la faute sur l’entente Canada/Europe, le partenariat TransPacifique (PTP), l’ancien gouvernement conservateur ou le prix mondial mais à aucun moment, il n’a remis en cause l’institution qu’il représente ou l’UPA comme s’ils n’avaient jamais failli.

“ Je sais qu’hier dans la journée plusieurs d’entre vous m’ont demandé s’il y avait un pilote dans l’avion ? Je vous rappelle qu’on a fait la tournée des régions, que l’UPA est une grande institution reconnue par les gouvernements. Faites attention à ce qui se dit dans les réseaux sociaux ! Vous savez ce que j’en pense ! Les élus de nos organisations sont eux-mêmes des producteurs et on travaille pour les producteurs.“ a-t-il dit.

Letendre marche-t-il vers l’intégration de l’industrie laitière ?

Et Bruno Letendre de rajouter : “Ça fait deux ans qu’on veut une réflexion nationale avec les transformateurs. On négocie avec eux depuis l’été dernier. On est loin d’une entente mais il y a une réelle volonté. On est condamné à s’entendre.“ a-t-il précisé.

Bruno Letendre a rappelé qu’il a été choqué par les négociations secrètes des syndicalistes ontariens avec les transformateurs ontariens. “ Ce double jeu est injustifiable ! On veut une entente nationale !“

Que demande PLQ aux transformateurs ? Silence radio !

Pour ce qui est de l’importation des protéines laitières, le président de PLQ a ajouté : “Ça ne se règlera pas avec les transformateurs mais avec le Fédéral!“ Il est alors justifié de se demander ce que la Fédération cherche à obtenir des transformateurs à la table des négociations !

PLQ s’aime beaucoup !

Bruno Letendre a terminé son allocution en se félicitant du rôle de PLQ dans la médiatisation de la problématique des importations de protéines laitières et d’avoir réussi à amener le sujet au cœur de la dernière campagne politique fédérale.  C’est carrément nier le rôle joué par les médias libres en agriculture et surtout le rôle des jeunes producteurs qui animent les réseaux sociaux pour mener la bataille qui ne se fait pas dans les institutions officielles. Il y a sûrement des jeunes producteurs qui ont dû avaler de travers dans la salle en entendant autant d’autosatisfaction !

Finalement le mot de la fin après le discours du président Letendre a été octroyé à un producteur qui est venu au micro déclarer :“ Le système est malade. On ne pourra pas toujours fournir du gras et jeter de la protéine. C’est un cul-de-sac !“

 

 

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