Le PAFRAPD a pris fin le 31 mars 2015. Ce programme soutenait environ 70 associations de producteurs agricoles pour promouvoir les activités des sociétés agricoles et la promotion des élevages. Il avait été créé pour pallier à la fin des casinos forains qui se tenaient dans les expositions agricoles à travers le Québec. On se rappellera que le directeur général de l’exposition provinciale de Montmagny, Christian Pons, avait lancé une alerte dans notre journal en 2015 déclarant que l’argent remis aux associations servait plus à payer des salaires et faire des “partys“ qu’à promouvoir les races.
Le ministre Paradis a, semble-t-il, fait du ménage et orchestré des fusions. Si certaines associations s’en plaignent et réclament minimalement les dépenses encourues dans l’exercice financier actuel, d’autres ont accepté la nouvelle donne et tentent de s’organiser avec les nouvelles règles. Quand la Capitale nationale abandonne son exposition, c’est peut-être le signe que toutes les expositions à travers le Québec doivent être en mesure de se redéfinir pour répondre au besoin de la clientèle du 21e siècle pour éviter de finir comme Québec.
Dans sa modernisation de l’agriculture, le ministre Paradis confiait à La Vie agricole lors de sa visite au Salon de la Machinerie agricole du Québec (SIMAQ) qu’il y aurait sous peu du nouveau dans l’accès aux différents programmes ASRA et Agri. Il est clair que le ministre va continuer d’inciter les producteurs à s’accrocher aux programmes AGRI plutôt qu’ASRA. “L’objectif d’un producteur entrepreneur, nous a-t-il confié, est de performer pas de faire des pertes pour obtenir de l’ASRA.“
C’est possiblement un choc de mentalités qui attend le Québec d’autant plus qu’il est évident que le ministre Paradis donne de plus en plus de visibilité à une organisation syndicale, pour le moment, non reconnue par la loi, le Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA). Il était d’ailleurs le 8 février dernier présent à leur assemblée générale. Le prochain grand rendez-vous agricole doit avoir lieu ce printemps avec le Sommet de l’alimentation qui devrait prendre une grande ampleur puisque le ministre de l’Agriculture veut y associer plusieurs ministères et faire valider les conclusions par le premier ministre Philippe Couillard. Et d’ores et déjà, on peut penser que des débats de société sont à venir puisque le cœur de la bataille menée par l’UPA, le contrôle des plans conjoints, pourrait se retrouver partager entre quatre secteurs, le syndicat, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs.