“ Il y a une vente de ferme tous les deux jours. Mais on ne lâchera pas !“

 

Lise Bradette, productrice à Saint-Félicien est inquiète pour l’avenir de l’agriculture, mais ne lâchera rien. “Il faut surtout être persévérant, être courageux et continuer. On ne lâchera pas!“, a-t-elle confié à La Vie agricole. “Il va falloir qu'ils se soumettent aux normes du Québec s'ils veulent  entrer ici“, lance-t-elle soucieuse de voir une vente de ferme tous les deux jours au Québec.

Rester optimiste

“Il va y avoir de plus en plus de gestes qui seront posés. Le gouvernement ne bouge pas et il va devoir bouger. Il faut surtout être persévérant, être courageux et continuer. On ne lâchera pas!

On n'est pas des lâcheux en agriculture. On est habitué de travailler fort et de se battre. En 1976, mes parents ont vécu de grosses coupures . Ils se sont tenus debout et n'ont pas lâché. Ils ont pu arranger les choses. Je suis optimiste malgré tout et je me dis que tout va s'arranger. On va finir par avoir une entente avec le gouvernement et elle sera équitable pour tous’’.

La détresse psychologique est réelle

“Il ne faut plus que ça traîne. Faut que ça se règle le plus vite possible. On a une dette à payer. Les semences arrivent et ça coûte cher.  Dans notre ferme on a des pertes financières de 12 000$ par année.  On a des salaires à payer. Ça a un impact sur la relève. Il y a beaucoup et de plus en plus de détresse psychologique chez les agriculteurs. Ils n'en parlent pas. Ça ne se voit pas puis, oups, il y a un agriculteur de parti. Au Québec il se vend 1 ferme tous les 2 jours“.

Nous confiant qu’elle a de la relève grâce à ses quatre fils, Lise Bradette exige que le gouvernement fasse son travail et fasse respecter les normes.

“Je suis une fille de producteurs. J'ai repris la ferme familiale en 1987. J'ai quatre fils. On a de la relève. On est 5 familles qui travaillent à temps plein sur la ferme. On a beaucoup diversifié nos productions, mais malgré ça, ça nous assomme. Ça décourage les jeunes. C'est pas facile!“

“Il ne faut plus que le lait diafiltré entre ici. Il ne faut pas arrêter de se mobiliser et de travailler ensemble car il va y avoir d'autres ouvertures qui vont se créer. La question des douanes c'est politique aussi. On est rendu mondial, international. On compétitionne avec les gros. Leurs normes ne sont pas pareilles aux nôtres. Il va falloir qu'ils se soumettent aux normes du Québec s'ils veulent  entrer ici“.

Nos normes, on y tient !

Loin d’exiger moins de normes, Lise Fradette souhaite plutôt que se soient les produits de l’extérieur qui s’adaptent.

“C'est dommage que le gouvernement ne bouge pas. On nourrit le monde. Les consommateurs aiment les produits québécois. Ils sont de plus en plus près des producteurs. Ils s'informent de la provenance des produits qu'ils consomment. On voit des choses terribles, par exemple, des enfants, qui ont consommé des fruits congelés en provenance d'autres pays et, que l'on doit vacciner contre l'hépatite A. Ici nos normes pour la santé sont beaucoup plus sévères et on y tient. Heureusement, Les Producteurs de Lait du Québec nous aident. On a une belle écoute de leur part“.

Sauver la petite vache bleue

“Nos produits sont reconnus pour leur qualité et par le logo de la petite vache bleue. Il faut garder ce logo pour être encore plus reconnus. Ça fait voir la différence entre les produits dans lesquels on utilise 100% d’ingrédients canadiens et ceux qui utilisent d'autres protéines comme le lait diafiltré.  On a de bons produits au Québec. Le logo de la petite vache bleue nous aide à en faire la promotion pour que les gens en consomment encore plus“ nous dira-t-elle en conclusion en espérant que la petite vache bleue soit là pour rester. 

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