“Les contrats doivent se négocier librement sinon ce ne sont pas des contrats“ a clamé Olivier Picot, patron des industries laitières privées en France, mardi lors d’une conférence de presse selon ce que rapporte France Agricole, le magazine spécialisé en agriculture dans l’hexagone.
Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) lors d’une conférence de presse le 19 juillet s’est déclaré inquiet de la nouvelle loi gouvernemental (Sapin 2) qui impacte les façons de faire dans trois secteurs: l’origine des produits, le prix prévisionnel et l’intégration des coûts de production.
Le nouveau projet de loi comprend une obligation pour les industriels d’indiquer l’origine du lait et des ingrédients laitiers sur les étiquettes. « Dans la réalité, cela va nous faire perdre des millions en emballage pour rien » a déploré le président de la Fnil rapporte France Agricole. Bruxelles a dit oui à la France pour une expérimentation en ce sens mais la Fnil craint que cela ne s’applique partout en Europe et s’interroge sur l’intérêt des italiens à acheter de la mozzarella faite avec du lait français !
La Fnil s’inquiète aussi de la nouvelle législation qui prévoit d’introduire l’obligation de mentionner le prix du lait prévisionnel moyen “départ ferme“ que la laiterie pense payer pendant l’année civile à ses éleveurs et qu’il soit exigé d’introduire ces coûts dans les modalités de détermination du prix payé aux éleveurs peut-on lire dans France Agricole. “Nous voulons simplement que les entreprises aient toutes les mêmes règles du jeu, privée ou coopérative, et partout en Europe“, a réagi Olivier Picot selon France Agricole
Un retour du pouvoir aux producteurs laitiers par la loi ?
Sur le site du ministère de l’Agriculture de la France on peut y lire : “ Comme il s’y était engagé lors des négociations commerciales du mois de février, et conformément aux orientations données par le Président de la République et le Premier Ministre, Stéphane Le Foll ( ministre de l’Agriculture française) a proposé plusieurs dispositions qui visent à assurer une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière alimentaire, grâce à des relations commerciales plus transparentes et à une contractualisation rénovée entre les producteurs agricoles et les entreprises agroalimentaires d’une part, et les entreprises agroalimentaires et les distributeurs d’autre part. Pour les filières soumises à contractualisation écrite obligatoire (lait de vache, fruits et légumes…), la mise en place d’un accord-cadre, entre les acheteurs (transformateurs) et les organisations de producteurs (OP) ou associations de producteurs (AOP)permettra de rééquilibrer le rapport de force. Les dispositions prévues permettront également de prendre davantage en compte les prix de vente des produits transformés pour la fixation des prix payés aux agriculteurs, afin d’assurer une juste répartition de la valeur.
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