Paradis annonce finalement le grand sommet sur l’alimentation!

Le ministre Paradis a usé d’un marketing très fort pour annoncer le sommet agricole et agroalimentaire dont il parle depuis des mois. Celui-ci portera le nom de Sommet de l’Alimentation et aura pour porte-paroles, auprès des consommateurs, le célèbre chef cuisinier Ricardo Larrivée et pour le volet transformation/production, Claude Lafleur, ex-chef de la direction de la Coop Fédérée et ex-directeur général de l’UPA. Le tout a été annoncé par une journée encore très estivale au marché Jean-Talon. Le ministre Paradis a ensuite parcouru les allées en compagnie de ses porte-paroles vedettes à la rencontre du public et des producteurs. Par ailleurs une plate-forme web citoyenne a été lancée afin de compiler tous les commentaires des consommateurs au fil des mois. 

Après avoir rappelé la force du secteur, plus important sur le plan économique que le secteur des jeux vidéos, que l’aéronautique, que les mines ou le transport, Pierre Paradis a insisté sur le fait qu’il fallait s’attarder aux changements en agriculture notamment avec le développement du bio et les développements impactés par les accords internationaux.

Le sommet sera constitué de 3 volets : un dédié aux consommateurs en octobre, un aux transformateurs en février et un aux producteurs au printemps 2017 pour aboutir vers une nouvelle politique bioalimentaire.  Interrogé après la conférence par La Vie agricole à savoir si les producteurs peuvent s’attendre à plus de changements après ces rencontres qu’après le célèbre rapport Pronovost qui a été un fait marquant en agriculture sur les avenues à prendre dès 2008, mais sans véritable application, il a répondu : “ On ne peut pas dire ce qu’il en sera à la fin du sommet sinon ça voudrait dire que les conclusions sont connues, mais je ne suis pas un gars qui mettra 7 ou 8 ans à appliquer des politiques. J’ai 66 ans !“

Le chef Ricardo a quant à lui souligner qu’il trouvait important de transmettre l’information la plus juste possible aux consommateurs et s’est dit fier de son titre de président d’honneur de la première rencontre qui se tiendra cet automne à Montréal.

Claude Lafleur interrogé en conférence de presse par La Vie agricole à savoir si ce sommet pouvait aller jusqu’à revoir la gestion des plans conjoints nous a répondu : “ Un sommet c’est toujours un coup de pouce pour l’agriculture, mais pour le sujet sur les plans conjoints, ne demandez pas cela à un ancien directeur général de l’UPA“, une manière polie pour ne pas répondre à une question qui se voulait possiblement embarrassante.

Rencontré par la suite en quittant le marché Jean-Talon, il m’a toutefois confié :“ L’UPA n’aura pas d’autres choix que de participer à un tel exercice, surtout que  depuis la demande de démission du ministre au printemps dernier par le syndicat, les ponts sont réellement coupés avec le cabinet.“
 

Pour le PQ, Paradis rate sa cible

De son côté, le député porte-parole du Parti Québécois en matière d’agriculture et d’alimentation, André Villeneuve, dit constater qu’après deux ans et demi en poste, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Paradis, n’a toujours pas élaboré de stratégie agroalimentaire.

“En arrivant au pouvoir, en 2014, la première chose que Pierre Paradis a faite, c’est de mettre la hache dans la Politique de souveraineté alimentaire, qui avait pourtant reçu des éloges de l’ensemble du milieu agroalimentaire. Deux ans et demi plus tard, le ministre n’a aucune stratégie, aucun plan concret pour relancer le secteur. En ne faisant que lancer une démarche préalable à un éventuel sommet, le ministre Pierre Paradis rate lamentablement la cible“, a déclaré André Villeneuve.

Pour la CAQ : pourquoi faire demain ce qui peut se faire aujourd’hui !

Pour la Coalition Avenir Québec “Le gouvernement libéral remet à demain ce qu'il devrait faire dès aujourd'hui“, selon ce qu’a déclaré sa porte-parole en matière d'agriculture, Sylvie D'Amours, à la suite de l'annonce du ministre Pierre Paradis de tenir des consultations publiques en vue du dépôt d'une politique bioalimentaire.

La seule chose que les libéraux de Philippe Couillard ont réalisée depuis le début de leur mandat, c'est de consulter, déplore Sylvie D'Amours.

Selon elle, le gouvernement démontre tout son intérêt pour l'industrie agricole québécoise en repoussant encore de deux ans l'élaboration d'une stratégie agroalimentaire.

“La situation de l'agriculture est alarmante au Québec. Nous avons un ministre qui n'a presque rien fait depuis qu'il est en poste et au lieu de prendre les choses en main, Pierre Paradis s'achète du temps. Le temps des discussions autour d'un café, c'est terminé. Je demande des actions concrètes. L'agriculture au Québec, c'est le garde-manger des Québécois. Le statu quo n'est plus tenable. On ne peut plus se permettre d'attendre encore près de deux ans pour une stratégie agroalimentaire“, déclare Sylvie D'Amours.

Par contre pour l’Union paysanne, cette démarche est un grand Wow !

“ Je suis globalement épaté, nous a confié, Benoit Girouard, président de l’Union paysanne!“. Il se dit impressionné par la collaboration de Ricardo à cette démarche et salue la forte expérience de Claude Lafleur qui a, dit-il, une bonne connaissance du monde coopératif et du monde syndical.

 “ Il est une stature hors de toute critique“ nous a confié Benoit Girouard.

Il se félicite aussi du site qui permet de laisser son empreinte et espère que les producteurs sauront aussi se l’accaparer. Il espère toutefois que le gouvernement n’attendra pas 2018 pour agir quand tant de solutions ont été détaillées dans le passé entre autres dans le rapport Pronovost !

 

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