Charest, conseiller de L’UPA: ce serait faux, mais notre source persiste et signe !

Des hésitations communicationnelles liées ces derniers temps au ministère de l’Agriculture seraient-elles dues à une divergence intralibérale qui renaît entre MM. Paradis et Charest ? Une source bien informée des tractations politiques sur la colline parlementaire nous assure qu’il se parle du rôle de plus en plus présent de l’ancien premier ministre Jean Charest auprès des instances de direction de l’UPA. L’UPA le réfute. Le bureau de l’ancien premier ministre aussi. Est-ce vraiment le cas ? Faut-il voir le ministre Paradis déstabilisé juste par cette information qui circule, niée par l’UPA et par le bureau de Jean Charest, ou simplement par de durs coups comme la maladie de deux proches conseillers qui s’ajoutent aux attaques incessantes de l'UPA ?

 

L’absence de Paradis sur le terrain, réalité ou fantasme ?

Plusieurs agriculteurs se déchaînent bien aidés par L’UPA notamment dans le journal syndical La Terre de chez nous pour dénoncer une absence de Pierre Paradis sur le terrain depuis quelques mois. Toutefois au cours de la dernière année, il a été présent sur plusieurs manifestations agricoles d’envergure. La Vie agricole a même pu en témoigner puisqu’il visitait notre kiosque et le SIMAQ 2016 avec nous en début d’année. Se sont enchaînés tout au long de l’année des débats sur lesquels des enjeux majeurs exigent des décisions claires et franches. Parions qu’elles ne tarderont pas à venir, car c’est comme plusieurs le disent, ce qui fera de Paradis, depuis l’ère Garon, un grand ministre ou un autre ministre de l'Agriculture de passage de plus.

Convenons que sur certains dossiers il y a de la confusion dans la communication. Mais si chacun sait que le ministre Paradis a au cours des derniers mois perdu sa directrice de cabinet partie en maladie, nous apprenions ces jours-ci que son sous-ministre en chef Fernand Archambault a aussi quitté ses fonctions pour raison médicale. Le phare est dur à tenir lorsque les appuis forts font face aux aléas de la vie.

La preuve d’une certaine pluralité dans le monde agricole ?

Dans quelques jours le ministre doit prononcer un discours devant les producteurs réunis au congrès de l’UPA. Il aura l’occasion de nous éclaircir sur  les divergences que brandissent allégrement certains producteurs. En dehors de l’UPA et des partis politiques qui jouent leur “game“, La Vie agricole reçoit  des témoignages de producteurs qui se disent au contraire ravis de voir enfin venir le temps où le remboursement de taxes ne dépendra plus du membership à l’UPA pour ne parler que du dossier le plus récent qui fait « débat». Comme vous vous en doutez, ces personnes ont souvent des proximités avec l’Union paysanne ou le Conseil des entrepreneurs agricoles. Mais que des producteurs applaudissent les actions du ministre quand d’autres les critiquent n’est-ce pas là la preuve d’une certaine pluralité dans le monde agricole ?

Qui sait quoi sur l’ITA ?

S’il est un dossier qui au cours des derniers jours a été l’illustration d’un certain « cafouillage» sur le plan communicationnel au ministère de l’Agriculture, c’est certainement celui de l’ITA de La Pocatière. Le tout a commencé par des rumeurs de fermeture, puis de fusion avec le Cegep. Il s’est avéré que Norbert Morin, député de la Côte-du-Sud et président du caucus rural des députés gouvernementaux a déclaré sur les ondes de CHOX FM à La Pocatière, le 18 novembre dernier, que l’intention de Pierre Paradis était de faire de l’ITA de La Pocatière une société d’État comme le recommandait le Rapport Pronovost en 2008. Là où le bât blesse, c’est que le député estime qu’il s’agira d’une société d’État pour l’unique ITA de La Pocatière ! Dans ce cas qu’advient-il de l’ITA de Ste-Hyacinthe ? Une deuxième société d’État ? Le bât blesse encore plus quand aucune confirmation n’est encore venue du cabinet du ministre de l’Agriculture. Pendant ce temps-là la directrice du Cegep de La Pocatière exprime sa déception dans nos colonnes et sur notre site et le maire de La Pocatière relance un appel au ministre Paradis pour qu’il se rende sur la Côte-du-Sud ! ( voir les textes et vidéos de notre journaliste Jean-Pierre Lemieux sur notre site). Espérons que le tout sera éclairci dans le cadre du discours du ministre Paradis jeudi prochain lors du congrès de l’UPA !

Une bisbille intralibérale serait-elle à l’origine de certaines hésitations au cabinet de Paradis ?

Une source bien informée nous a confirmé vendredi soir que l’ancien premier ministre du Québec,Jean Charest, serait devenu conseiller de l’Union des producteurs agricoles sur certains dossiers liés à la gestion des plans conjoints entre autres choses. La source avec laquelle La Vie agricole a échangé de nouveau dimanche soir a confirmé qu’elle avait eu l’information il y a environ trois semaines de la part de deux personnes  «apparatchiks» du parti au pouvoir. Elle nous a précisé avoir encore discuté de cette situation avec l’un des plus importants organisateurs du parti libéral il y a une dizaine de jours. Au cours de cette conversation téléphonique en fin de week-end, notre source nous a dit que nécessairement le sujet était de l’information venue ces derniers temps aux oreilles du ministre de l’Agriculture en place et de certains autres ministres au gouvernement. Si tel est le cas, on peut effectivement s’attendre à bien des débats entre libéraux quand on sait que le passé entre MM. Charest et Paradis n’est pas forcément ce qu’il y a de plus harmonieux.  

L’UPA et le bureau de Charest nient !

Toutefois L’UPA que nous avons rejointe par courriel vendredi soir a déclaré que cette information qui circule n’était pas fondée. Patrice Juneau, conseiller aux affaires publiques de l’UPA a répondu à la question : « Des sources nous disent que Jean Charest  agit actuellement à titre de conseiller, ou avocat/conseil pour l’UPA. Est-ce effectivement le cas ?»; « Bonjour, non, ce n'est pas le cas. Merci beaucoup.», nous a-t-il écrit.

Nous avons rejoint ce matin le bureau de l’ex-premier ministre Jean Charest pour avoir sa version des faits. « En réponse à votre question, M.Charest n’est pas le conseiller ( que ce soit  à titre de conseil ou d’avocat) de l’UPA.» Reste à voir si ces réponses suffiront pour rassurer le ministre Paradis et les apparatchiks du parti au pouvoir et éteindre la rumeur.

La source persiste  et signe !

Pour compléter le tout, nous ne pouvions pas ne pas reparler à la source à l’origine de ce sujet. C’est ce que nous avons fait ce matin. Elle s’est questionnée à savoir si dans leurs réponses l’UPA et le cabinet de M.Charest ne jouaient pas sur les mots et elle nous a dit : « Ça aurait été plus clair s’ils avaient dit “ Jean Charest n’a aucun mandat de l’UPA“. Je vous rappelle que Jean Charest n’est pas un libéral “gravé dans le cœur“», faisant l’analogie des Québécois qui ont le CH* gravé dans le cœur et référence à son passé conservateur. « Pour ma part c’est dans l’ordre des choses qu’un ex-premier ministre obtienne un mandat de l’UPA pour  avoir des mandats au quotidien. Et je vous rappelle qu’il y a deux ex-premiers ministres dans le même bureau ( faisant référence à Daniel Johnson) et qu’ils sont “buddy/buddy“. Le ministre de l’Agriculture actuel ne fait pas partie de ce truc-là. Ça prend pas un cours classique pour en déduire une coupe d’affaires.»

Nous avons ensuite évoqué la sortie de l’article de La Presse + la semaine passée concernant l’enquêteur de l’UPAC qui confiait au journaliste Denis Lessard que la corruption partait de l’agriculture et la surprise de Marcel Groleau au micro de Radio-Canada vendredi midi, ce qui a fait ricaner notre source. « Vous êtes sur la bonne piste», a-t-il conclu.

 

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*Les Canadiens de Montréal: franchise de hockey sur glace professionnel située à Montréal que les Québécois ont à cœur. 

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