QUÉBEC, le 14 avril /CNW Telbec/ – Selon une nouvelle étude du groupe ÉcoRessources consultants, présentée dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ), le secteur laitier constitue une des plus importantes filières agricoles au Canada, la plus importante au Québec. Les retombées économiques de ce secteur se comparent avantageusement à celles de plusieurs fleurons économiques. Au Québec seulement, les 6300 fermes laitières étaient à la source de 81 279 emplois (directs, indirects et induits) en 2009, pour l’ensemble de la filière, et ont généré 5,1 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) canadien. La production laitière a entraîné pour 2009 des retombées fiscales totales de 1,2 milliard de dollars aux différents paliers de gouvernements, dont 635 millions de dollars au gouvernement fédéral, 425 millions de dollars au gouvernement du Québec et 115 millions de dollars aux municipalités.
L’étude d’ÉcoRessources confirme les avantages du modèle agricole qui prévaut dans le secteur laitier, soit la gestion de l’offre et la mise en marché collective. « Le système de gestion de l’offre (…) fait en sorte de limiter, plutôt que de subventionner, la production. D’autre part, étant donné que le prix que les producteurs reçoivent pour leur lait est réglementé, ils ont avantage à améliorer l’utilisation des ressources à la ferme. Ces actions permettent de développer une meilleure rentabilité à la ferme, des entreprises et des infrastructures viables, durables et possiblement transférables dans le temps » a indiqué le principal auteur de l’étude, Louis-Samuel Jacques, directeur-adjoint agroalimentaire et économie de l’environnement chez ÉcoRessources, ajoutant que la stabilité des revenus générés par la production laitière a permis le développement d’entreprises efficaces et modernes, toujours plus productives.
Le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau, s’est réjoui des résultats de cette étude. « Celle-ci démontre à quel point notre modèle est avantageux et doit être préservé. La gestion de l’offre ainsi que la mise en marché collective favorisent une production locale d’aliments de qualité, à bon prix. Elle permet à des fermes familiales de vivre du marché, sans soutien financier de l’État, alors qu’en retour, elle contribue de façon importante à notre économie, mais aussi aux trésors publics avec des retombées fiscales de 1,2 milliard de dollars pour le Québec seulement » a déclaré M. Groleau. Selon ÉcoRessources, l’industrie laitière contribue au dynamisme économique des régions rurales canadiennes puisqu’un emploi en région rurale crée davantage de retombées économiques qu’un emploi en zone urbaine. Pour l’ensemble de l’économie canadienne : les quelque 13 000 exploitations laitières et 452 usines de transformation ont contribué pour 15 milliards de dollars au PIB et ont généré 3 milliards de dollars de retombées fiscales directes, indirectes et induites. Elles sont aussi responsables de la création ou du maintien de plus de 215 000 emplois.
Alors que la production et la transformation laitière est à la source de 73 000 emplois, le secteur aéronautique canadien employait, en 2005, 78 000 personnes, alors que 42 000 travaillaient chez Desjardins, 26 000 chez Air Canada et 9 000 chez General Motors.
« L’organisation de la production sous gestion de l’offre permet aux producteurs de lait d’œuvrer dans un environnement très structuré, comprenant des organisations à l’échelle locale, régionale et nationale. Ces structures permettent aux producteurs de développer des initiatives entrepreneuriales cohérentes pour l’ensemble de l’industrie, que ce soit pour répondre à des défis économiques, environnementaux ou de santé publique lorsque cela est nécessaire. Les producteurs de lait, par leurs organisations et leur participation à de multiples colloques, sont très impliqués dans leur milieu et dans la diffusion d’information au public, dans la formation continue de leurs membres ainsi que dans l’amélioration de la qualité de leur produit » affirme ÉcoRessources.
L’étude constate que la demande pour les produits laitiers évolue constamment, notamment pour les secteurs du yogourt, du fromage et de la crème, qui sont en croissance. Elle note que la filière laitière canadienne, tant au niveau de la production que de la transformation, semble avoir pris la mesure de ces évolutions et s’y être adaptée en innovant dans la création des produits répondant aux attentes des consommateurs canadiens. « La gestion de l’offre, par la négociation des ententes d’approvisionnement des usines, permet d’optimiser le transport du lait et de le diriger vers la fabrication où il est mieux valorisé, améliore la capacité d’adaptation de la filière de production aux demandes de la transformation et des consommateurs » conclut l’étude.
« Les revenus stables de la production laitière permettent ainsi une meilleure planification du capital et de la main-d’œuvre, ainsi que la réalisation d’investissements dans la production et dans ses infrastructures, permettant ainsi aux propriétaires de fermes d’envisager l’avenir avec confiance et de prendre des décisions d’affaires dans un environnement économique prévisible à long terme », a pour sa part conclu M. Jacques, au terme de sa présentation.
La Fédération des producteurs de lait du Québec représente les 13 500 producteurs et productrices de lait et les 6 300 fermes laitières de la province. De sont côté, ÉcoRessources consultants est une firme spécialisée en économie de l’environnement et des ressources naturelles, qui offre depuis 2004 des services-conseils indépendants à des organismes privés, des gouvernements ainsi que des organisations paragouvernementales et internationales.
Source: Jean Vigneault