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Future politique bioalimentaire : Régler le présent d’abord!

LONGUEUIL, QC, le 20 sept. 2011 /CNW Telbec/ – Alors que la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) n’a pas encore complété son mandat d’examen de La financière agricole du Québec, voilà qu’elle s’attaque aujourd’hui à un autre chantier d’envergure, la consultation générale sur « Le livre vert pour une politique bioalimentaire : Donner le goût du Québec ». Pour l’UPA, il importe d’abord et avant tout de sauver des milliers de fermes de la faillite, à très court terme. Les équilibres sont précaires. Si on veut assurer l’avenir de l’agriculture, il faut d’abord assurer le présent, ce qui n’est pas le cas à ce moment-ci. L’UPA a soumis des propositions concrètes visant à corriger les problèmes de liquidité rapidement et on s’attend à ce que dans les prochains jours des suites soient données à ces propositions.

Politique bioalimentaire : Le Québec n’a pas les moyens de se tromper

En 2050, il y aura neuf milliards d’habitants à nourrir sur la terre. Toutes les ressources dans le monde seront sollicitées, y compris au Québec où, faut-il le rappeler, les terres cultivables ne représentent que 2 % de la superficie, comparativement à 58 % en France et à 45 % aux États-Unis. Nous avons le devoir de protéger nos terres et favoriser la pérennité et le développement de notre agriculture. Dans le contexte de mondialisation et d’ouverture des marchés que nous connaissons, le Québec n’a pas les moyens de se tromper avec sa prochaine politique « bioalimentaire ».

C’est pourquoi les 42 000 producteurs et productrices agricoles du Québec et leur organisation, l’Union des producteurs agricoles (UPA), offrent au gouvernement du Québec toute leur expertise et leur passion du métier dans l’élaboration de la future politique agricole et alimentaire.

Tout au long des audiences devant la CAPERN, l’UPA entend mettre de l’avant des éléments essentiels à la future politique afin d’assurer la pérennité du secteur agricole et agroalimentaire québécois, éléments issus de notre vision « Le pouvoir de se nourrir » présentée en décembre 2009. Parmi les incontournables de cet exercice, l’Union en appelle à une reconnaissance de la spécificité de l’agriculture, à la réciprocité des normes qu’on devrait imposer aux produits étrangers qui entrent dans nos marchés et à la priorisation des produits québécois dans nos chaînes de distribution et nos établissements publics.

La mondialisation et l’ouverture des marchés ont amené les pays, dans leurs échanges commerciaux, à traiter les produits agricoles comme tout autre produit, certains allant jusqu’à laisser tomber leur agriculture nourricière pour se consacrer exclusivement aux marchés internationaux. Les peuples en ont souffert, les crises alimentaires se sont multipliées, particulièrement depuis 2008. Nous avons la chance, avec cette politique agricole et alimentaire québécoise, d’inscrire le caractère particulier, spécifique de l’agriculture et d’en faire la promotion à tous les paliers. L’UPA soutient le concept de souveraineté alimentaire, c’est-à-dire notre capacité à définir nos propres politiques agricoles afin d’atteindre nos objectifs d’autonomie alimentaire et d’exportation.

L’UPA rappelle également que les lois sur les producteurs agricoles, sur la mise en marché des produits agricoles et sur la protection du territoire agricole demeurent fondamentales pour la pérennité de l’agriculture et de l’agroalimentaire. De ces lois découlent les outils collectifs qui ont permis au Québec de maintenir de nombreuses fermes familiales sur tout le territoire, des fermes efficaces, faisant une large place à la relève, des fermes dynamiques dont les produits sont majoritairement transformés chez nous (70 % au Québec par rapport à 27 % dans le reste du Canada). Dans un contexte où les acheteurs et distributeurs sont de plus en plus concentrés dans les mains d’une poignée de gros joueurs, affaiblir les outils collectifs des agriculteurs serait désastreux.

Rappelons finalement que l’agriculture constitue la plus importante activité économique du secteur primaire au Québec, tant en ce qui concerne la valeur des livraisons qu’au regard de l’emploi généré. Ensemble, agriculture et transformation alimentaire procurent 174 000 emplois directs, indirects et induits. La création de la richesse provenant de ces secteurs (PIB) était de 13 G$ en 2007. Il importe de capitaliser sur cet effet de levier économique, alors que les perspectives agricoles à court et moyen terme sont excellentes. De grandes occasions d’affaires s’offrent à l’économie du Québec. Il faut les saisir, et notre secteur agroalimentaire dispose de plusieurs atouts pour y arriver : une masse critique d’entreprises, une relève active, des fermes présentes partout sur le territoire, un secteur de la transformation dynamique et des pratiques respectueuses de l’environnement.

Source: Éliane Hamel

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