LONGUEUIL, QC, le 8 déc. 2011 /CNW Telbec/ – Si l’Union des producteurs agricoles (UPA) accueille positivement l’adoption du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), elle aurait souhaité que la CMM aille plus loin en termes de protection du territoire agricole.
En effet, rappelons que le garde-manger des Québécois a payé cher l’absence d’un tel outil de développement alors que près de 3 000 hectares – l’équivalent de 5600 terrains de football – ont été sacrifiés à l’urbanisation anarchique du territoire depuis 2001. L’UPA est donc particulièrement satisfaite de la référence directe aux espaces actuellement disponibles en zone blanche qui devraient permettre de combler l’ensemble des besoins résidentiels (370 000 ménages), commerciaux et industriels pour les deux prochaines décennies.
Cette reconnaissance implicite quant à l’urgence de mettre fin à l’urbanisation anarchique du territoire n’est malheureusement pas accompagnée d’un gel du dézonage jusqu’à la fin du PMAD (2031), comme l’ont réclamé un grand nombre d’organisations ayant fortement à cœur la contribution de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme au développement durable. D’autant plus que le territoire de la CMM regorge des meilleures terres agricoles de la province, dans une zone climatique des plus favorables.
Pour le président général de l’UPA, M. Marcel Groleau, « cette non-reconnaissance du consensus civil et citoyen autour de la protection des meilleures terres agricoles est décevante. Indépendamment du renforcement majeur des critères pour justifier un dézonage dans une perspective métropolitaine, qu’il y a tout lieu de saluer par ailleurs, il reste que la CMM a raté une belle occasion de véritablement donner suite aux préoccupations des citoyens. Il est même inquiétant de voir apparaître, parmi les critères justifiant le dézonage, une notion d’aire de marché, un concept plutôt associé au monde des affaires que de l’aménagement du territoire ».
L’UPA réitère que la zone agricole, au Québec, ne représente que 2 % du territoire comparativement à 58 % en France et 45 % aux États-Unis. Or, il faut cesser de voir le territoire agricole comme une zone en attente d’urbanisation. Pour l’UPA, il était impératif de retrouver, dans la version finale du PMAD, des moyens permettant d’assurer véritablement la pérennité de la zone agricole sur le territoire de la CMM. Ces moyens devaient nécessairement inclure un gel sur le dézonage agricole pour toute la durée du plan, des seuils de densification à la hausse ainsi que des plans de développement de la zone agricole (PDZA) sur tout le territoire de la CMM.
Le PMAD devrait être l’occasion de voir autrement la zone agricole et d’envisager le développement du plein potentiel agricole et forestier de ce territoire. Voilà une occasion d’asseoir les élus municipaux et l’UPA pour planifier, ensemble, une véritable mise en œuvre de plans de développement de la zone agricole (PDZA), comme attendu par le gouvernement.
L’Union des producteurs agricoles souhaite que le ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire (MAMROT) s’assure, dès maintenant, compte tenu des espaces actuellement disponibles pour des vocations résidentielles et économiques, qu’il n’y aura aucun empiètement dans la zone agricole. Plus que jamais, le travail de la Commission de protection du territoire agricole s’avérera déterminant.
Source: Éliane Hamel