En écoutant la radio la semaine dernière, j’apprenais que la production de cornichons et de pickel avait diminué de plus du trois-quart. Et que la production d’ail du Québec a quant à elle pratiquement disparu. Les deux étant remplacés par des importations principalement de l’Inde et d’autres pays émergents. Certes ces productions ici ont été remplacées par la production d’autres légumes et la production de mais grain.
Un côté obscur de la mondialisation !
La mondialisation n’a pas que du mal. La forte progression de la consommation de viande, la recherche d’énergies qui peuvent substituer le pétrole font en sorte que le prix des grains et des viandes sont à la hausse. Le Canada qui est un grand producteur de céréales et de viande profite de cette situation.
Plusieurs productions vont cependant être mises à mal, voir être amenées à disparaitre, sous un raz de marée de produits venant de pays tels que la Chine ou l’Inde. Voici un cas éloquent. La Chine ne produisait pratiquement pas de pâte de tomate voilà qunize ans, un seul conglomérat chinois en une décennie a réussi à mettre sous contrat 300.000 producteurs afin de cultiver de la tomate, de mettre des structures en place pour collecter et transformer ces tomates. Le résultat : La Chine est devenue un des principaux joueurs mondiaux de pâte de tomate, bien sûr a des prix défiants ltoute compétition. Pour le consommateur qui aimait faire sa sauce spaghetti avec de la vraie pâte de tomate italienne, possiblement qu’aujourd’hui c’est de la pâte chinoise qu’il utilise.
Cette mondialisation peut paraitre inquiétante, mais le Québec et le Canada se sont dotés d’outils et de politiques qui nous permettront d’affronter ces changements, mais aussi d’ en tirer parti. La politique que le gouvernement du Québec a mise en place pour les appellations contrôlées est un outil majeur pour la sauvegarde de petites productions qui peuvent très bien vivre de leur production auprès d’une clientèle grandissante au Québec. Il faut cependant que le Québec continue à renforcer cette politique par des règlements et des amendes plus sévères pour ceux qui abuseraient dans l’utilisation des appellations.
La gestion de l’offre, la solution !
Les systèmes de gestion de l’offre restent encore le meilleur moyen de répartir la richesse de façon équitable, et de mettre une stabilité dans des productions qui connaitront des turbulences importantes sur les marchés mondiaux. Des réformes à l’ASRA sont nécessaires pour protèger les producteurs et non les transformateurs. Cela reste un excellent moyen à peu de frais de répartition et stabilisation des revenus des productions non contingentées.
De plus le Québec possède des atouts techniques uniques comme l’utilisation de fourrage de qualité en production laitière, l’utilisation d’autres céréales que le mais en alimentation animale afin d’agrandir la zone grain au Québec, et une meilleure utilisation des sous-produits du grain. L’objectif : Valoriser nos ressources, nos terres agricoles, arrêtez de les gaspiller !
Le Québec est un tout petit joueur sur la scène agricole internationale. Peu de pays même assez grands peuvent se vanter de posséder les outils qui nous permettront de bénéficier de cette mondialisation qui peut apparaitre sauvage au premier abord. Ne faisons pas des cornichons de nous en sacrifiant tous ces outils pour les petits amis et le profit immédiat.