QUÉBEC, le 12 mars 2012 /CNW Telbec/ – L’Union des producteurs agricoles accueille positivement l’entrée en vigueur officielle du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Pour l’Union, il importe toutefois de lancer un appel à la vigilance.
Rappelons en effet que le garde-manger des Québécois a payé cher l’absence d’une telle vision concertée de développement alors que près de 3000 hectares — l’équivalent de 5600 terrains de football — ont été sacrifiés à l’urbanisation anarchique du territoire entre 2001 et 2011. Cette incursion en zone verte est d’autant plus regrettable que le territoire de la CMM compterait actuellement, selon le PMAD, suffisamment d’espaces disponibles en zone blanche pour combler l’ensemble des besoins résidentiels (370 000 ménages), commerciaux et industriels jusqu’à la fin de ce dernier (2031). Cela suppose, en principe, la fin du dézonage agricole pour les 20 prochaines années.
Par contre, signe évident qu’il y a tout lieu de demeurer aux aguets, nous assistons actuellement à une course effrénée des demandes d’extension des périmètres urbains dans le but de faciliter un éventuel retrait de la zone agricole, une possibilité permise dans la version finale du PMAD. Déjà, des demandes de dézonage pour plus de 500 hectares ont été déposées par des municipalités ces derniers mois (MRC de Mirabel; Saint-Eustache; Sainte-Anne-des-Plaines) à la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) et au moins autant suivraient d’ici peu (Blainville; Boisbriand, etc.)
Pourtant, la consultation publique de l’automne 2011, lors de laquelle la population, les groupes, les organismes, les municipalités locales et les municipalités régionales de comté (MRC) du Grand Montréal se sont fait entendre, avait permis de dégager un fort consensus autour du rôle de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme dans une perspective de développement durable, incluant la protection de nos terres agricoles. Maintenant, le véritable défi commence : celui de la mise en œuvre du PMAD.
En zone blanche, tous les efforts devront converger vers la densification de l’urbanisation, l’augmentation du transport en commun, la protection et la mise en valeur des milieux naturels. En zone verte, il faudra s’assurer de planifier, de façon structurante et prioritaire, la mise en valeur de la zone agricole. L’élaboration d’un Plan de développement de la zone agricole (PDZA), à l’échelle métropolitaine, est un véhicule à privilégier pour favoriser l’occupation du territoire par des activités agricoles et forestières, et ce, avec les partenaires du milieu. Associer les comités consultatifs agricoles (dont le mandat est d’étudier toute question relative à l’aménagement du territoire, à la pratique des activités agricoles, aux aspects environnementaux rattachés à l’aménagement de ce territoire et à la pratique de ces activités) à toute démarche visant le développement de la zone agricole est aussi une condition gagnante pour assurer la protection des terres.
Pour l’Union des producteurs agricoles, il y a tout lieu d’être optimiste quant à la suite des choses, le PMAD tablant sur un ensemble de moyens pour favoriser la pérennité de la zone agricole sur le territoire de la CMM. Les objectifs identifiés par le Plan sont toutefois ambitieux, dans une région qui a historiquement grugé des milliers d’hectares parmi les meilleures terres agricoles du Québec. Rappelons, à ce sujet, que la zone agricole, au Québec, ne représente que 2 % du territoire, comparativement à 58 % en France et 45 % aux États-Unis. Or, il faut cesser de voir le territoire agricole comme une zone en attente d’urbanisation. L’entrée en vigueur officielle du PMAD, espérons-le, permet de tourner la page. À cet égard, l’ensemble des intervenants municipaux du territoire peut compter sur la pleine et entière collaboration de l’Union.
Source : Éliane Hamel
Directrice, Service des communications
Union des producteurs agricoles